Un peu plus "blanc et vert " que "vert blanc"
On a bien cru un instant vous déconseiller de jouer le 7 et le 2 si tant est que vous jouiez à quelque chose ce week-end! C’est que le tableau d’affichage nouvelle version du jaï alaï, nom des joueurs lumineux en plus du score, s’il vous plaît, nous indiqua le même 7-2 pour chacune des deux manches que palois et biarrots disputaient en sol majeur, sans fausse note, comme si, on s’avance, un air de champion de France planait sur la cancha. Non, bien sûr, ce n’était qu’une ultime partie de poule avec pour seul enjeu un dossard plutôt qu’un autre, mais tout de même au regard du taux de remplissage des gradins, beaucoup de l’aficion pensaient de la même manière.
Un 7-2 plus que têtu
7-2 donc d’entrée de jeu pour Olharan et Portet, le casque si bien vissé sur la tête que les bonnes intentions ne risquaient pas de s’échapper. 7-2 c’est un pécule soit, mais ce n’est pas encore la moitié de la manche, et ce n’est pas non plus le temps pour nos frangins de s’en faire un monde. Le monde ils le refont d’ailleurs mais à leur manière, en claquant un 9-0 aux palois fixés, débordés, acculés, malmenés.
Idem pour la seconde manche 7-2 encore mais dans l’autre sens, cette fois, les palois font le dos rond et les biarrots du haut de leur 20 printemps ou presque d’accélérer, de frapper de plus en plus fort. Mais, c’est bien connu il ne faut jamais mésestimer le cœur d’un champion et Jean Olharan est ce champion là, qui claque deux fois deux murs pour sonner la révolte laissant à Jérôme Portet le soin de coller deux bombes à gauche et 9-9 sur ce joli tableau lumineux.
Quel niveau cette première manche !
C’est donc dans les deux cas une partie qui recommence. La première fois c’est superbe, c’est de la cesta punta noble, ce sont quatre artistes de grand talent, le 26ème point de la manche pour l’égalisation à 13 de Biarritz est un sommet que le public salue de toutes ses forces. 13-13 et puis 14-14, il y aura un vainqueur c’est obligatoire à ce jeu mais ce sera vraiment d’un rien, d’un moins que rien… Une pelote qui ressort du gant de Jean Olharan, sans doute celle de Johan Sorozabal arrivait très vite, trop vite…Avantage Biarritz
Nuance légère mais nuance quand même
Dans la 2ème manche, donc c’est Biarritz qui mène 7-2 et l’on craint alors que ce maudit 15ème point du premier acte ne pèse bien plus qu’un point dans les têtes… Mais comme il est aussi maudit le 7-2, les palois tout orgueil au vent, plus audacieux encore s’arrachent pour susciter l’espoir ! 9-9 encore, c’est fou ces chiffres qui s’entrechoquent tout de même… Mais c’est la fin de la belle histoire ; de l’essence la Section en a moins quand les Soro roulent encore au super, c’est Gorka derrière avec sa droite qui vient punir quand Jean Olharan a sauvé deux attaques cortadas de Johan et attendait meilleur sort. 10-13 au lieu de 11-12, la partie se teinte d’un peu plus de « blanc et vert » biarrot que de « vert et blanc » Section. A 12-13 encore, la nuance est toujours légère certes, mais elle existe (12-15)… Et elle dit que si jamais les deux couleurs se croisaient une fois encore cette saison ce ne serait que pour la finale du championnat de France et ce serait alors sur la cancha d’Aguiléra, à Biarritz !
*Palois et Biarrots devront patienter jusqu'à mardi soir pour connaitre le dénouement de la poule 2. La partie entre St Jean de Luz et Guethary programmée ce samedi à 17h a en effet été reportée à mardi 20h.
* Biarritz n'a pas tout gagné hier soir au jaï alaï, en lever de rideau et dans le cadre du challenge National, Christophe Pierrou et Clément Antiga se sont qualifiés pour les quarts de finale en dominant la formation de Biarritz 3 en deux manches (15-10 et 15-9)
Gérard Bouscarel
Reportage photo Raymond Cazadebat