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Un Lundi soir à Durango

Voyage en compagnie de Jean Olharan qui joue à Durango, en Biscaye, une demi-finale d'un prestigieux tournoi de tête à tête...
21.3.2025
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Jean Olharan suivi par les médias à Durango
Jean Olharan suivi par les médias à Durango

I- De tout un peu sur l'autoroute

Lundi 17 mars- Jean Olharan joue ce soir à Durango la demi finale d’un prestigieux tournoi de tête à tête répondant au nom de « Banakako séries », c’est du basque donc n’allez pas croire qu’il y ait un quelconque rapport avec la banane.

On s’est donné rendez-vous sur le parking du complexe palois.  Le départ c’est pour 16h 50 , sont du voyage Les deux Olharan, père et fils, Jean Pierre Caparrus  qui finissait son service à 16 heures  et puis votre serviteur. Jean Marc suit son fils un peu partout, ce n’est pas nouveau, ce n’est pas non plus vieux comme « Hérode », il fut une époque, où il lui était impossible de suivre les parties, il les jouait et surjouait presque, autant que Jean ,si bien qu’il allait faire les cent pas à l’extérieur des jaï alaï, ne tendant même pas une oreille. Aujourd’hui, il va, il vient, il descend, il remonte, il va parler au fiston lors de la  « pause fraîcheur », bref, il bouge encore pas mal Jean Marc. Il suit le fiston certes mais il est aussi là  pour la réunion du lendemain.

Une réunion chasse l’autre 

C’est que tout ne roule pas comme sur des roulettes à la pelote. Ainsi la liste des joueurs  retenus par le comité de sélection  pour la saison estivale  qui passe par Biarritz, St Jean et Pau a-t-elle suscité quelques remous avant même la publication officielle. Il se dit que Ion Tambourindéguy et David Minvielle n’y figurent pas et qu’en prime on le leur a signifié par le biais d’un « mail »… Passe pour le béarnais de Caresse dont les charges les plus lourdes  sont plus désormais dans les champs de l’exploitation familiale qu’il a repris, que sur les « canchas ». Il s’est d’ailleurs blessé dès le cinquième point de la première manche de sa partie de championnat de France. David, gentil garçon s’il en est, avait même disputé la saison dernière  pour faire plaisir à la hiérarchie. Son remplacement par Théo Laborde, le champion de France en titre, entrait donc dans le registre des successions logiques, seule manquait la manière des remerciements à celui qui fut toujours un vrai soldat, un beau champion.

« De Nadaü à Eddie Mitchell »

En revanche ça coinçait sérieusement  concernant la décision d’envoyer Ion Tambourindéguy sur le « Pro tour », cette épreuve de trois niveaux qui au bout du bout, offre une place aux deux vainqueurs… Nous sommes là, et la commission avec, en présence d’un garçon, champion de France en titre, champion du Pays Basque en titre et récemment troisième chez les avants de la saison américaine de Dania. En voilà du grain à moudre pour le « mundillo »  de la punta.  Il pourrait être moulu au terme de cette réunion  convoquée par la plus haute autorité de ce sport…

On démarre donc à quatre et on rentrera à trois  après la dernière « tapas » et un court crochet par St Jean de Luz qui dort déjà profondément. Régulateur de vitesse mis en service, play list musicale du meilleur goût, elle balaie tous les genres  de Nadaü aux « Animals » et leur « The » House of the rising sun » en passant par Eddie Mitchell et ses « yeux revolver ». Jean Pierre Caparru adore, le chanteur et ses chansons, il les imite à merveille, mais bon ce n’est ni le lieu ni le moment.

David Minvielle, des larmes au rire

Si l’on reparle de David Minvielle dans l’habitacle d’une voiture qui ne compte plus les poids lourd de la file de droite, c’est que le béarnais de Caresse, même s’il porte casaque biarrote, sur la « cancha » est toujours un peu chez lui à Pau. Il est même le meilleur ami de Jean Olharan, amitié qu’a scellé moult campagnes menées ensemble et depuis longtemps. Ils ont donc déjeuné ensemble ce midi, au Crystal, non pas que Jean Olharan en fut enchanté mais de là à laisser son pote tout seul… Surtout  qu’il sortait d’une drôle d’épreuve, d’un sacré ascenseur émotionnel dira le spécialiste Caparrus à l’issue de l’épisode… Donc, Minvielle  blessé samedi en championnat a passé une IRM et elle est apparemment « cata » puisqu’on parle de rupture de ligaments, de ménisque touché, bref d’opération et d’indisponibilité longue très longue… Si longue que David a du mal à retenir ses larmes, lui l’agriculteur dont le temps  peut-être parfois l’ami, parfois l’ennemi, mais presse toujours. Le médecin auquel il montre peu de temps après les images, fait d’emblée des yeux ronds, genre « mais non, les garçons vous êtes sérieux là ».  Entre les documents et la mine déconfite de Minvielle il en perd son latin le doc, c’est qu’il y a, à ses yeux non pas un monde, c’est trop grand, mais des semaines de soins en moins… Du coup, il appelle ses collègues… « Ben, heu, heu, oui,  non non, vous dites David ? » Ce matin là, deux Minvielle se sont  présentés à l’examen médical, et c’est  à la remise des bilans que l’erreur d’aiguillage s’est produite … « P ...n » que ça fait du bien un truc comme ça, un ascenseur émotionnel on vous l’a dit ! Du coup, ils ont filé au resto… Mais restés sobres, paroles de Jean Do.   

Chocolat et raisins secs

17 h34, dernière sortie avant Bayonne, Jean Marc Olharan sort de la poche en papier une tablette de chocolat au lait. Jean emmagasine des sucres  mais propose aussi, « si quelqu’un en veux, j’ai encore deux tablettes ». Dans la poche que papa referme, il a aussi pris des raisins secs et puis trois bananes  mais ça c’est pour après.  Pour l’instant on file sur une route qu’il connaît comme le fond de sa poche, enfin à supposer qu’il connaisse le fond de sa poche.  

« Venga, cesta »

18h42,  Le grand panneau en bordure de l’autoroute  nous dit que nous ne sommes plus qu’à 8 kilomètres  de Durango, une fois le péage franchi  et puis avoir pris la troisième  sortie au rond point  qui peut aussi vous envoyer sur Bilbao, Vitoria,  Gernika et deux ou trois autres villages de cette province de Biscaye, terre qui prolonge le Guipuzcoa, terre où deux sports règnent, le foot et la pelote, terre basque, très basque, mais accueillante aussi. Et connaisseuse par dessus tout, nous ne sommes pas garés que la première voiture qui passe, ralentis pour lancer « venga cesta» avant de refermer sa vitre en levant le bras. Une autre bientôt, alors qu’on marche vers le cœur de vie de Durango, « Vamos, Jean » en appuyant bien fort sur le « jean » pour en faire un « Jann » bien sonore. On ne marche pas seulement à quatre, non les premiers piétons qu’on a croisé en descendant ce sont les biarrots avec Johan, son père, sa compagne et puis Jon Tambour, venu voir la partie et puis aussi ramener à un « aficionado » un gant qu’il a réparé.

Gérard Bouscarel

(à suivre)

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