No items found.
En cliquant sur "Accepter", vous acceptez que des cookies soient stockés sur votre appareil afin d'améliorer la navigation sur le site, d'analyser l'utilisation du site et de nous aider dans nos efforts de marketing. Consulter les mentions légales pour plus d'informations.
Accueil
Actualités

Paul Caparrus le Pro tour à fond

Le Pro tour est à la pelote ce que les qualifications sont au tennis (voir ci dessous la présentation de Raymond Cazadebat), il fait étape à Pau ce vendredi soir avec Paul Caparrus à l'affiche en compagnie de son pote Emeric Libois. Le jeune palois pour qui les planètes se sont alignées ces derniers temps trouve là l'occasion de retrouver l'élite, mais il n'est pas le seul...
2.5.2025
Partager cet article

Je suis le texte qui sera copié

Paul Caparrus: le Pro tour pour retrouver l'élite (photo Dany Erdocio).
Paul Caparrus: le Pro tour pour retrouver l'élite (photo Dany Erdocio).

Du haut de ses bientôt  vingt printemps, Paul Caparrus ne suit pas seulement ses cours d’étudiant en deuxième année d’ostéopathie à Biarritz. Non,  sur les canchas, il est également inscrit à l’école de l’expérience, pas de la simple expérience, mais de celle, on va le voir,  que la carrière a certifié, que le palmarès a consacré. Il est même une troisième école dont le jeune joueur de la Section paloise  bénéficie ces temps ci, c’est celle de la chance, celle qui vous change un destin, sans laquelle il manquera toujours un maillon  à la chaîne du succès ! Comme on dit aujourd’hui, pour Paul Caparrus , les planètes sont alignées, et le jeune homme nage en pleine euphorie, même si pour un joueur de cesta punta  frapper est un terme plus adapté qu’une quelconque activité aquatique...

Un bonheur, puis deux

On vous conte son actualité non pas en la déroulant, mais en remontant le temps. Le comité de sélection composé des plus éminents spécialistes de cette spécialité couche la liste des 20 joueurs retenus  pour le « All Star luzien » ; c’est un peu le tour de chauffe  des grands prix de l’été, l’apéritif de la « jaï alaï league ». Ils y ajoutent deux remplaçants, un avant un arrière, Paul Caparrus est l’élu de ce poste, il  ne fait que passer dans la case des « au cas où » puisque David Minvielle se blesse au tout début des play-off du championnat de France. Le malheur des uns, c’est bien connu, fait le bonheur des autres, il n’est par contre écrit  nulle part que ce bonheur doit être double.   Il l’est pourtant pour Paul Caparrus, puisque le tirage des équipes lui associe Aritz Erkiaga comme avant pour l’entrée en lice à St Jean. Erkiaga, c’est le « king », le roi de ce jeu, le meilleur joueur du monde, en un mot,  une quasi assurance tout risque. Sportivement comme émotionnellement  il ne pouvait pas rêver  mieux le jeunot palois. Ironie du sort  ou privilège du benjamin,  il reforme pour ce All Star le même duo qu’il avait formé avec Christophe Olha en championnat de France, celui du plus jeune  et du plus ancien du plateau. L’entrée en matière est royale : « Erkiaga a fait cinq points d’affilée, les autres en étaient encore à zéro et moi j’avais du toucher 2,3 pelotes » se remémore le jeune homme. L’atterrissage est sans douleur, comparable à  celui d’un avion que son pilote pose sans que l’on sente les roues toucher le tarmac,  2ème place de la première quiñiéla, c’est une soirée bonheur, une soirée souvenir, une soirée pour peupler sa nuit d’étoiles, pour  encadrer la photo.

Palois, Biarrot et Luzien à la fois !

On continue de rembobiner le film pour arriver sur la ligne de départ du championnat de France. Il est à la Section Paloise, son club,  le deuxième arrière  du club derrière Jérôme Portet et, le deuxième avant, Hugo Pierrou, son meilleur pote, qui plus est, a mis la pelote en stand by pour prioriser des études de haut niveau. Donc pas possible d’engager une deuxième équipe chez les « vert et blanc ». Seulement voilà, à Hossegor, si l’équation ne se pose pas exactement selon les mêmes termes, elle laisse tout de même un sacré champion sur le bord de la cancha, Christophe Olha qui n’a l’âge que de ses artères et repartirait bien tirer deux ou trois « cortadas ».  L’association, par le jeu des extensions de licence, c’est le prêt version pelote basque, coule  de source, le duo est original, mais surtout performant, il intègre le grand huit final et c’est « une demi surprise, non ? »

La deuxième c’est que, contre les « Soro »  comme  contre les palois, ils jouent les yeux dans les yeux, et qu’ils prennent leur revanche sur Etcheberry-De Bételu pour ne pas être la cuillère de bois du groupe.  

Troisième et dernière perle de ce chapelet de bonheur. Paul Caparrus palois, étudiant à Biarritz est membre du pôle performance de Saint Jean de Luz qui a vu le jour en septembre dernier. Là, deux fois par semaine il s’entraîne avec les quatre  autres arrières et les cinq avants  sous la conduite de « Fifi », ci-devant sélectionneur national pour la discipline, d’Eric Irastorza, ci-devant le plus grand joueur français ayant régné outre-atlantique, et plus récemment de Dany Erdocio, 34 ans de pratique dans les frontons américains en défiant son manque de physique par des qualités techniques exceptionnelles. Bonjour la qualité du staff !S’ajoute à ces séances un troisième rendez-vous, il est consacré au physique.

Mexico c’est derrière, San Luis c’est demain

Comment Paul Caparrus  a-t-il été retenu là où il pouvait ne pas l’être ? Il n’a jamais trop cherché  à comprendre, trop content d’être l’un des dix privilégiés, puisque oui, « c’est un privilège et la meilleure chose qui me soit arrivée. » dit-il et non seulement en raison du niveau d’exigence qui permet des progrès sensibles » mais aussi des trois mois passés « à taper, quand les autres sont partis à Dania, où auraient-on tapé, sans le pôle? »

Peut-être que sur les fiches fédérales, dans la colonne « prospect » la sienne n’est plus loin du sommet de la pile (oup’s pile c’est-peut-être beaucoup!!!). C’est qu’il y un an et demi, Paul Caparrus  est devenu à Mexico vice champion du monde des moins de 22 ans et qu’il fut encore rappelé dans la sélection qui est allé à Pampelune disputer  l’édition suivante.  Évoquer Mexico avec lui, c’est à la fois remuer un bon souvenir et le bémol qui l’accompagne aujourd’hui : « Physiquement j’étais bien même si on peut toujours faire plus, techniquement en revanche, j’étais à peine fait (sic), j’avais 18 ans tout juste et pour seul bagage un championnat de France joué en 2ème série… Je serais curieux de rejouer la finale maintenant ». Curiosité mal placée puisque impossible à satisfaire. Paul court sur ses 20 ans, c’est le 21 juin prochain,  et s’il y a une échéance à viser c’est celle de 2026 à San Luis en Argentine. « Je mentirais si je disais que ce n’est pas dans un coin de ma tête, OK, mais un tout petit coin alors... » Paul Caparrus est un peu, pour viser San Luis, comme ce coureur attardé lancé à la poursuite du peloton, il y a du monde à rattraper puis  à doubler : la génération en place celle des Basque et Portet, puis celle qui suit avec Oyhenart et Laborde et enfin la sienne, la plus jeune.  Mais au train où il aligne les planètes  il a le droit de rêver un peu, non… Si on ne rêve pas à 20 ans de surcroit !

Paul Caparrus ne fait pas que rêver, ne compte pas seulement sur les planètes. Non, son sac à dos empile les bienfaits du pôle, et pose par dessus une couche d’Erkiaga, une autre d’Olha et ça commence à faire un début de vrai beau bagage. C’est quoi une couche de maîtres au fait ?

Erkiaga  "trop cool"

«C’est un peu de pression d’abord, mais de la bonne pression. Quand tu sais qui est Christophe Olha tu n’a pas envie de lui ruiner (sic) son championnat  donc tu te prépares pour  hausser ton niveau de jeu et puis après, tout est bénéficie, son expérience, mais avec un grand « e », un très grand « E ». il est calme, toujours les pieds sur terre et c’est dans les moments clés de la manche, les points cruciaux,  qu’il  vient te dire deux trois mots, pas cinquante non plus, pour calmer le feu qui bout en toi, stopper la fougue de ta jeunesse. » Va pour ce grand monsieur de la punta, et pour le plus grand encore ? Partager le même maillot qu’Erkiaga ça n’existe que sur la « switch » dernier cri quand on n’a pas 20 ans encore ? « Jouer avec Olha m’a fait du bien, c’est sûr, il a été à mes côtés. Aritz, quand je le vois jouer à la télé il fait sévère et ne sourit pas beaucoup, jamais en fait; moi j’ai découvert un partenaire hyper cool, il est venu me parler avant la partie de la tactique qu’il voulait mettre en place,  puis il m’a dit de jouer comme je savais, de ne rien changer, que tout se passerait bien, si bien qu’après s’être fait mal au dos, très rapidement, il a du réduire la voilure et je suis rentré dans la partie bien davantage. J’étais bien. De même à la fin je lui ai demandé de faire une photo ensemble, il est ressorti du vestiaire sans soucis et avec un grand sourire. Cool vraiment ! »

Revenir par le ProTour II

La starisation n’a pas gagné le monde de la pelote, c’est un fait et c’est tant mieux, reste que Paul Caparrus  a goûté du plus haut niveau, des tournois première série et que si c’était une simple étape davantage qu’un épisode ce serait encore mieux. Mais au cas où les planètes ne s’aligneraient pas aussi parfaitement qu’elle l’ont fait jusque là, il faudra bien trouver une autre voie que celle de l’autoroute. Elle existe et s’appelle le « Pro tour »  elle est très encombrée, longue aussi donc piégeuse. C’est  trois niveaux de compétition avec chaque fois un duo élu, un seul, le dernier étant convié à la table de la « Jaï alaï league » donc assuré de jouer les trois épreuves françaises du circuit, St Jean, Biarritz et Pau. « Je prends ce challenge très à cœur, il y a du monde  pour une seule place, mais je vais me préparer  pour ne rien avoir à regretter » affirme Paul Caparrus. Exempt du Pro Tour III, il fera son entrée le 2 mai à Pau pour la première étape du Pro tour II et jouera en compagnie de Emeric Libois, un avant de sa génération très prometteur lui aussi.  

Ce soir là, Christophe Pierrou, du bord de la cancha, se souviendra sans doute de la venue, un jour d’opération « portes ouvertes » à la Section paloise  d’un jeune minot emballé à l’idée d’enfiler un gant éducatif. Son père, Jean Pierre, l’avait amené voir un vraie partie  et son  gamin avait flashé. « Papa je veux jouer à ça ». Si les toutes premières pelotes fusèrent de travers, l’éducateur au nez creux et la patience inépuisable, ne tarda  pas à déceler quelques aptitudes chez ce garçon là.  Ce garçon là qui, benjamin surclassé fit équipe en minime avec son fils, Hugo Pierrou. Ce garçon là qui, ce 2 mai au soir vient frapper à la porte  du cénacle des plus grands, c’était Paul Caparrus.  Les planètes ne s’alignaient pas encore...

Gérard Bouscarel

No items found.
No items found.