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Gil et Ben, dans le ventre du Zénith

Gil et Ben étaient sur scène au zénith, mais aussi en coulisses où ils ont passé plus de temps encore; voyage dans le ventre noir de la salle de spectacle.
2.3.2025
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Gil Alma et Benoit Joubert dans leur loge...
Gil Alma et Benoit Joubert dans leur loge...

Vous avez aimé le spectacle de « Gil et Ben », Gil Alma et Benoît Joubert. Nous on se contente de l’écrire, vous, vous leur avez dit en leur réservant une « standing ovation » comme en reçoivent les  grands. Plus simplement vous vous êtes levés  au moment où les deux hommes, le visage inondé de transpiration,  se sont pris par l’épaule pour annoncer la fin de ces préparatifs de mariage raté et donner tout son sens au titre du spectacle, « Gil et Ben (ré) unis » pour rappel.

Eux aussi, « Didou » y compris, ont bien aimé cet accueil de Pau, et de son Zénith. Il s’agissait de leur premier Zénith, et quand bien même débarquaient-ils avec les certitudes nées des 254 représentations précédentes, une première reste une première. « A-t-on encore le stress ? » demandait-on justement à Ben à quelques 4 heures du début du spectacle, « Non, la seule appréhension, c’est de savoir quel type de public nous aurons face à nous. C’est lui qui pousse à nous transcender. Pour ne rien cacher, quand le noir se fait sur la scène on y arrive rincés, et l’énergie on la tire du public, c’est lui qui fait qu’on ira au maximum... »

Le « zénith » côté pile, le "zénith" côté face

Voilà pour le côté face du spectacle, celle que vous avez suivie et qui, si elle cachait quelque chose ce n’était pas la fatigue des deux artistes, jonglant avec leur texte, s’amusant à en sortir, se surprenant encore à rire de leur pirouette, comme quoi, même à la 255ème ils ne sont pas usés, pas gagnés par la monotonie.

Le côté pile du spectacle, c’est le ventre du Zénith ? Qu’y-a-t-il derrière  cette scène ? Les coulisses comme on dit, celles qui cachent tout, et dont vous n’avez rien vu.

Le derrière de la scène, c’est un grand trou noir, plus grand  que le devant ? Peut-être pas mais grand et si noir que venant de l’extérieur  vous ne vous repérez plus qu’en avançant vers les rubans  de led bleus fluo qui épousent la rampe d’escalier menant à la scène… Les premiers pas sont feutrés, l’oeil ne s’habitue pas instantanément à ce passage du dehors tout bleu à cet intérieur si sombre.

Ben et le saucisson

On doit à Ben qui navigue là avec aisance et à la bienveillance de Frédérique Mesplé-Duthu, la directrice des lieux d’avoir suivi l’artiste palois de bout en bout de la préparation, on ne pensait pas qu’elle démarrait dès avant 15 heures, qu’il n’avait pas eu le temps de manger et qu’il n’aurait le temps que de couper quelques rondelles de saucisson dans sa loge. Et encore, à la hâte puisqu’il  n’y est monté, en compagnie d’Alma qu’à 19 heures et des poussières. On se demande souvent le pourquoi du retard dans les spectacles ? La réponse, tient au nombre de choses à faire, surtout à refaire, parfois à défaire, la montre est l’outil indispensable, ils ont l’œil dessus en permanence, mais elle avance toujours trop vite. On dit ils, puisque Neil, le fidèle régisseur est de toutes les sorties d’Alma et Joubert, et lui il commence encore plus tôt...

Le tour des loges

A trois, et avec une charte technique des besoins en lumière transmise  bien en amont au Zénith, il n’y aura pas de semi-remorques à garer dans la grande bouche noire du « Zénith », Gil et Ben sont autonomes, le canapé et le pupitre, de fabrication paternelle s’il vous plaît, sont les deux plus grosses pièces dont ils ont besoin. Le reste, c’est à dire tous les accessoires et costumes, tiennent, soigneusement disposés dans un ordre précis, sur deux petites tables. A gauche en regardant la scène  celle de Gil Alma, à droite celle de Ben. Elles sont dans le noir, juste derrière le premier rideau, c’est que le temps presse là aussi.

Dormir n’importe où

Neil à la régie, au milieu de la salle, éclairée elle, Gil Alma parti pour l’hôtel un moment, Benoît Joubert a fait le tour de loges, y déposant sur les tables des tas de gourmandises sucrées, et dans les frigos de quoi boire, ce sera champagne rosé pour les danseuses, plus sobre pour les curés en colère… Saucisson pour lui et quelques « Mars » fissa fissa.  Didou lui n’a pas de loge, il jouera nature pull et blue-jean, comme il est arrivé.  

Sur la scène, les poursuites lumineuses s’agitent, se croisent, elles balaient tout dans un ballet de couleurs qui en jette,  Neil poursuit ses balances.  

Ben s’est allongé sur le canapé, la musique dans les oreilles, il va dormir un gros quart d’heure,  dormir vraiment. Etonnant. « J’ai appris à dormir n’importe où »

Ben, est palois pure souche, épouse et enfants, papa et maman seront dans la salle avec  tantes et cousins, amis proches ou lointains et puis de nombreux supporters. Ceux qui seront là et ceux qui ne peuvent pas, alors ils sont sur la messagerie du portable de Ben qui filtre. « Tu imagines depuis ce matin » dit-il tout en faisant défiler la liste des appels manqués, là je sais où je suis. » Les numéros défilent et semblent ne jamais devoir s’arrêter…

Faire plus pour Pau

Et où il est Ben, c’est chez lui. Alors il veut plus. Pau ! Le Zénith !  C’est pas rien pour celui qui roule depuis 15 ans maintenant avec Gil Alma. « Gil et Ben (ré) unis » se fait donc une toilette. Quelques enjoliveurs en plus. Les danseuses pour danser la samba  elles viennent de la MJC des fleurs que Ben a contacté, « Siembra » c’est le nom de l’association. Les jeunes filles, ravissantes et faites comme sont faites les danseuses, élancées, gracieuses, belles à voir. Il n’est plus très loin de 16h30, elles arrivent, Ben les accueille, les conduit dans le noir jusqu’à la loge, elles sont tout à la joie de « faire un zénith », elles le raconteront plus tard. Pour l’heure plumes et paillettes doivent être rangées. En ordre plus dispersé arrivent les curés qui sur scène seront en colère, ils sont quatre venus des troupes paloises aussi « Larsen théatre » et « Vice Versa », soutanes et banderoles revendicatives sont en place, Ben conduit le repérage. Gil Alma est arrivé c’est au réglage des balances sons que Neil procède. C’est que la scène est grande, la salle est grande, grande comme jamais pour Gil et Ben. Pour les filles aussi. Elles répètent autour du canapé central, et un, et deux et trois… On va jusqu’à huit temps et on recommence. Gil Alma esquisse deux pas avec elles, il est souriant, plaisantin « vous finissez par le grand écart ? ». Jamais ô grand jamais  il n’y aura sur cette scène un mot plus haut que l’autre, en revanche des « con…..ies »  à la pelle.

« Didou »le pote à l’humour gaulois  

Le dernier à venir grossir les rangs c’est « Didou ». Il monte sur la scène avec un cadeau pour les artistes. Échanges vite fait, de mercis polis et de « fallait pas » et on reprend.  Didou c’est un humoriste bordelais qui va faire la première partie que devait faire Patrick Baert  l’imitateur nordiste. Sauf qu’il a claqué dans les doigts de Gil et Ben, sauf qu’il veulent habillés le spectacle que d’ordinaire ils n’habillent pas. Mais on est à Pau, chez Ben, donc il a feuilleté son carnet de contacts contacté Didou, autre pote qui vient lui aussi comme les danseuses les curés pour pas un rond, pour la joie d’un Zénith. Didou il a l’humour gaulois, parfois même très gaulois. Il plaira mais ça c’est après. Avant, il  faut caler. C’est sûr désormais on va vers un léger retard. « Moi je te fais ce que tu veux, un quinze, un trente, plus moins ». C’est le langage des horloges. Sur scène Didou déborde mais pas seulement  au niveau du créneau, de joie aussi, faire un « zénith ». Il ne l’aurait jamais cru.

Alma, la dernière touche

Les filles sont redescendues, elles sont passées en mode carnaval de Rio, les plumes sur les épaules, les talons hauts aux pieds. C’est la dernière répétition. On ne plaisante plus qu’à moitié. Gil Alma pose sa patte, Ben acquiesce et s’éponge le front. Il s’assoit.

Comment tourne-t-on ?. Fait-on le grand tour ? Est-ce qu’on sort et on leur donne une minute, une minute quinze toutes seules, et on revient après ? Allez on avance, musique, celle de la samba. Ben dans son rôle, « mais non, Pau ce n’est pas salsa, mais samba » et vlan c’est parti. Deux trois corrections, deux trois arrêts, l’arrivée des curés, les confettis tout s’accélère.

« Tu vas voir, ils sont très sympas » 

Les hôtesses de la salle sont arrivées à leur tour, les techniciens du « zénith » ne vont pas tarder à rejoindre la salle du restaurant , la cuisinière est fin prête. « Gil et Ben » montent l’escalier en colimaçon sans s’arrêter, ils rejoignent leur loge, celle avec salon, mais c’est, d’entrée devant le miroir géant,  qu’ils se plantent. S’ils se fendent la poire  c’est en regardant l’image du photographe un peu gêné d’être photographiant et photographié en même temps.

La porte se referme, au premier étage les « curés » prennent un en-cas. Ca sent bon la cuisine. Sur la scène ne sont restées que quelques plumes éparses échappées des couronnes de ces demoiselles.

Le silence est impressionnant désormais.

« Gil et Ben » s’apprêtent à faire un « zénith », Didou avec eux, « Siembra » suivra, les curés aussi, alors tout ce petit monde a la banane.  Dehors, c’est la relève de la sécurité, « tu vas voir ils sont sympas comme pas possible…

Gérard Bouscarel

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