Gérard Pierrou: "Notre crédo c'est la qualité"

Gérard Pierrou, président de la section, avait à l’occasion du lancement du site « new look » du club, fixé un cap, celui de tendre vers l’excellence. L’ancien joueur de grand gant en place libre côtoyait suffisamment les sommets pour en apprécier les vertus, le gaucher très gagneur coiffa suffisamment de couronnes pour savoir quel était le plus court chemin vers la reconnaissance. Ce n’est ni sa culture pour le monde du sport, ni son attachement à tout ce qui porte les couleurs de sa ville qui ont fait dévier sa philosophie, il sait parfaitement où situer la pelote dans le paysage palois, mais il sait aussi que pour la garder, simplement la garder, il a besoin de cette exigence, besoin de tendre vers l’excellence.
La saison d’été n’a pas encore totalement baissé son rideau, le rideau tombera au cours de ce mois d’octobre qui n’est pas seulement celui des champignons ou des palombes mais celui des lauriers quand on est pelotari. La cesta punta sacrera ses deux héros 2024 à Durango le 21, le « bois » expression qui permet d’abréger les deux spécialités que sont la pala corta et la paléta cuir désignera ses lauréats à Brive le 14. Gérard Pierrou et toute son équipe suivront avec d’autant plus d’intérêt ces dénouements que le complexe qui borde le Cami Salié a reçu les deux évènements, que ce fut une des 5 étapes pour le « fronton séries » et un vrai feuilleton de neuf épisodes pour la « summer league ». L’occasion était belle de redonner la parole à celui qui personnifie la section pelote de la Section Paloise, juste pour savoir s’il estimait que le cap fixé avait été atteint…
Président, l’été vous a vu occuper le terrain à une époque où les grands clubs palois étaient encore en vacances, en avez vous profité pour tendre vers l’excellence et en tirer profit ?
- « Je pense très sincèrement que toute notre équipe, et j’en profite pour la remercier de son investissement, a mis toute son expérience et son savoir au service de deux évènements dont il est difficile de nier qu’ils étaient effectivement l’excellence.
Quand vous présentez un plateau réunissant les meilleurs mondiaux dans leur spécialité, vous avez tout de même les meilleures chances d’avoir un spectacle de grande qualité. Il y a toujours l’incertitude sportive qui fait que même un Stade Toulousain-Bordeaux-Bègles peut sonner creux mais bon le pourcentage de chance est minime, c’est un peu pareil quand les meilleurs pelotaris sont à l’affiche. »
Vous voulez parler de la « summer league » et du « fronton séries » qui furent vos deux « monuments » de l’été ?
- « Tout à fait, la « summer league » en collaboration avec Biarritz et St Jean ce sont les 16 puntistes français et espagnols qui dominent le monde. Ils nous ont offert des parties de très haut niveau, c’est la même chose avec le « fronton séries » que nous découvrions. Il faut dire que l’épreuve est plus neuve et qu’elle s’inspire un peu du système de la cesta punta, on a pu voir ainsi ce qu’était le bois au plus haut niveau et c’était quelque chose… Il ne faut pas se le cacher, Pau a des équipes de haut niveau donc le public réclame du haut niveau et même si on ne joue pas dans la même catégorie c’est la même exigence pour nous. D’ailleurs on l’a bien vu au niveau des entrées plus on est monté en gamme et plus le public a répondu présent jusqu’à faire un « lleno » pour le final. »
Exception faite pour le « fronton séries » tout de même il n’a pas eu le succès escompté malgré ce plateau très relevé ?
- « Je reconnais que l’on pouvait espérer mieux beaucoup mieux surtout si l’on considère que de nombreux clubs par chez nous se consacrent au « bois ». Mais il s’agissait d’une première, il ne faut donc pas condamner mais renouveler l’expérience, peut-être que le créneau samedi-dimanche n’était pas non plus le meilleur choix. Cela dit les organisateurs étaient contents alors qui sait s’ils ne reviendront pas, c’était tout de même un sacré spectacle. »
Vous basculez maintenant sur deux autres gros morceaux de votre calendrier ?
- « Deux et même trois… Vous voulez parler de la « cesta de Nadau » et du spectacle « Gil et Ben réunis » au Zénith. »
C’est cela même…
- « Nous sommes également toujours dans l’objectif de proposer une grande soirée de main nue, c’est quand même la discipline reine de la pelote et elle a un public à Pau. Mais là encore nous nous engagerons à la condition d’avoir un plateau de grande qualité, c’est notre crédo nous sommes dans l’obligation de rester dans le haut niveau, gage de qualité. »
Donc la 16ème « cesta de Nadaü » répondra à ce critère elle aussi ?
« Absolument c’est un évènement exceptionnel pour nous et notre qualité de service nous offre quelques garanties ; il est encore tôt pour vous en dire plus mais sachez tout de même qu’un joueurs comme Aritz Erkiaga, l’incontestable numéro 1 mondial, nous a fait la promesse d’être là... »
Avec le spectacle « Gil et Ben » au Zénith le 21 février prochain vous n’êtes plus dans le registre de la pelote ?
- « Non, mais toujours dans celui de l’excellence... (sourires) »
Mais encore ?
« C’est un challenge. Comme toutes les associations on ne vit pas de l’air du temps donc on est toujours en recherche d’idées et celle-ci nous a paru coller à notre esprit, Ben c’est Benoît Joubert, un palois pure souche, venu à la scène après avoir été un basketteur comme son père et ses frères à Pau Nord Est. Associé à Gil Alma le duo cartonne partout où il joue or leur spectacle « le mariage » s’arrête puisqu’ils vont se consacrer à un pièce de théâtre et de surcroît ils n’ont jamais fait de Zénith. C’est un double challenge pour eux et pour nous, un match d’un autre genre. »
Parlons club un instant, êtes vous là aussi dans l’excellence ?
« Nous allons atteindre la barre des 250 licenciés, c’est le chiffre de nos plus belles années et tout le monde progresse l’école de pelote dont le site vient de parler longuement, les loisirs car nous touchons toutes les catégories et beaucoup de spécialités, nous ne laissons personne à l’abandon, mais nous savons très bien qu’il faut une locomotive pour tirer les wagons, et cette locomotive c’est le haut niveau...Je n’oublie pas non plus que ce haut niveau nous le maintenons aussi avec le soutien plus que précieux de la ville, de la communauté d’agglo, du conseil départemental qui nous accompagnent et nous suivent à longueur d’années. Nous possédons le complexe le plus beau mais aussi le plus confortable grâce à leur concours. Et puis comment ne pas associer nos partenaires eux aussi fidèles et très présents à nos côtés. »
Vous me tendez la perche, est-ce que cette locomotive ce n’est pas la cesta punta ?
- « Je vais vous répondre très franchement et sans faire appel à mon passé de joueur qui était le grand gant, c’est elle qui passe à la télé, et vous savez très bien l’impact du petit écran… « Je l’ai vu à la télé » quand on vous a dit ça on vous a tout dit...
Alors oui c’est elle qui nous porte ici, comme la main nue porte au Pays Basque, il faut savoir l’accepter tout en sachant que je suis le président de tout le monde, de toutes les spécialités. »
Un dernier mot, quel regard portez vous sur les derniers évènements internationaux de Pampelune (le mondial espoir) et de Paris (la ligue des Nations en trinquet) ?
- « On pourrait disserter à perte de vue… Mon sentiment c’est que depuis Barcelone 2018, et Biarritz 2022 on prend du retard, surtout par rapport à l’Espagne. Les causes je ne les connais pas, j’espère simplement que l’on fasse les choses pour redresser la barre en 2026 en Argentine. Après on ne peut que se louer du travail fait par la Fédération Internationale et Xavier Cazaubon pour développer ce sport dans le monde. »
Recueilli par Gérard Bouscarel
Notre photo-montage, Le président Pierrou en compagnie de ses proches dirigeants, de ses vieux complices (Chrisitian Loustaudine), du président fédéral Lilou Etcheverria, et des joueurs.