Gérard Pierrou médaillé d'argent de la Jeunesse et des Sports

On a connu, et Christian Loustaudine, son partenaire de cancha du plus jeune âge jusqu’au sommet du grand gant, plus que nous encore, Gérard Pierrou mieux campé sur ses appuis, plus noir dans le regard. La vieille garde de son comité directeur celle qui l’accompagne depuis plusieurs décennies, les Jean Marc Olharan, Raymond Cazadebat Philippe Othaburru, Michel Meste, Didier Biraben, entre autres, non plus ne l’avait vu ainsi compté presque dans les cordes mais pas tout à fait parce que le champion se relève toujours plutôt que de tomber.
Si Gérard Pierrou a de la sorte mis un genou à terre, si sa gorge s’est nouée un tantinet et s’il eut parfois du mal à trouver ses mots lui qui a l’élocution facile et la répartie plus encore, c’est qu’il n’était pas préparé du tout à cette énorme surprise que quelques uns de ses amis préparaient au premier étage du complexe de pelote, quand, ce mercredi soir, il dirigeait au rez de chaussé, comme à l’ordinaire la réunion mensuelle de son comité directeur.
La médaille sourde aux passe-droits
Ainsi jusqu’au moment où il fut invité à rejoindre le premier étage, où il découvrit la présence de son fils Christophe, de sa belle fille Cathy, la présence aussi plus officielle celle-là, même si très amicale aussi, de Philippe Etcheverria, le directeur départemental des services de la jeunesse, du développement et des sports et d’Eric Saubatte, l’adjoint au sports de la ville de Pau et de la communauté d’agglo, le président Pierrou n’a rien vu se profiler à l’horizon. Il n’a pas vu venir cette médaille d’argent de la jeunesse et des sports, cette médaille dont les deux préposés à la remise diront tour à tour qu’elle était « tout sauf imméritée », qu’elle venait « directement des services de la République » qu’elle était sourde à « tous les passe-droits ». Bref, qu’elle récompensait un dirigeant comme il n’y en a pas beaucoup sur la place de Pau, peut-être pas d’ailleurs, tant dans la longévité du mandat que dans sa qualité.
Le coeur « vert et blanc », le coeur pelote
Philippe Etcheverria, se plut d’ailleurs à rappeler combien ce complexe de pelote n’aurait pas été ce qu’il est sans la patte Pierrou, peut-être même n’aurait-il pas existé sans le sens de la persuasion de l’élu municipal qu’il était alors. Et Eric Saubatte d’en profiter pour dire combien Gérard Pierrou avait installé son sport et son club à une place digne des plus grands de la place. Son sport et son club, oui car il n’en eut qu’un, n’en connut qu’un, n’en défendit qu’un, ne batailla que pour la seule pelote. « Tu as le cœur vert et blanc, peut-être même en as tu deux ou trois cœurs » conclura L’ami Etcheverrria, visiblement heureux que cette remise lui incombe. Eric Saubatte l’était tout autant, heureux d’avoir à saluer un homme, un dirigeant et la profondeur de l’œuvre, au niveau de la ligue, de la fédération et de son club, son club surtout. As-tu le sang vert s’interrogea l’élu avec tant d’affection qu’il n’était plus l’élu, pas plus que Gérard Pierrou n’était ce président que peu de choses émeuvent
"Heureux et fier"
Mais là, dans l’intimité de ce moment solennel, la breloque sur la chemise, l’homme d’action plus que de cérémonies, toujours à promener une brochette d’idées, constamment en recherche d’avancées, ne trouva pas immédiatement la parade à l’avalanche de compliments tombés. Mais et c’est la force des grands, il finissent toujours par retrouver leurs esprits. Alors Gérard Pierrou, devant son parterre de dirigeants et devant ses proches, ne surprit personne quand plutôt que de refuser l’hommage, que de jouer le faux modeste, il avoua qu’il était « non seulement heureux mais fier aussi d’être ainsi décoré dans sa deuxième maison, dans sa deuxième famille ». « Oui je passe ici tous les jours, oui j’aime ça, oui je m’investis à fond mais je ne suis pas seul et c’est pourquoi je partage cette décoration avec tous ceux qui sont à mes côtés. » et de citer les pionniers de l’aventure, les joueurs qui ont fait la grande histoire de ce club, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, les résultats qui ont hissé haut la Section pelote et puis ce complexe, ah ce complexe ! Il aura 20 ans l’an prochain, et c’est sa grande réussite, « avec toutes les choses qu’on a pu mettre dedans.»
Et comme le naturel revient au galop quand on le chasse dit-on , Gérard Pïerrou ne pouvait pas envoyer son monde boire un bon coup, sans faire un peu de ce Pierrou dont on aime l’art du contre pied, du revers et du coup franc tout ce qui fit de lui un champion, « et dire que je ne m’étais jamais imaginé dans dans le rôle d’un président »
Gérard Bouscarel