5ème Cesta Pau Cup Olharan, Portet regards croisés
Jean Olharan et Jérôme Portet, par ordre d’apparition sur les canchas de la « summer league » sont bien entendu au nombre des puntistes retenus pour ce triptyque qui des Internationaux de St Jean de Luz, du gant d’or de Biarritz, de la Pau cup paloises vont habiller l’été d’un feuilleton dont les touristes sont friands et dont les « locaux » sont chaque année plus nombreux à venir applaudir à leurs exploits et puis se passionner pour la lutte qu’ils se livrent afin d’être au rendez-vous final, celui qui n’invitera que les 4 meilleurs, deux avants et deux arrières, à se disputer le titre de meilleurs joueurs de l’année.
C’était pendant longtemps l’apanage des frontons américains que de proposer ce spectacle du sport de balle le plus rapide au monde. La cesta punta, en Floride notamment, concentrait les meilleurs joueurs de la planète et couvrait d’or, pardon de dollars, les meilleurs d’entre eux Et puis plusieurs éléments cumulés ont fait tomber l’édifice, l’empire a vacillé qui tente aujourd’hui timidement de se reconstruire…
Du même coup, tout ce beau monde est revenu d’où il était parti, aux Pays Basque, on les met au pluriel puisque les champions s’étalaient d’un côté et de l’autre de la frontière.
Voilà pourquoi la « summer league » est désormais, avant la « Jaï alaï league », le rendez-vous qui confronte les meilleurs puntistes du monde.
La Section Paloise a su se glisser dans ce concert, et très vite s’y tailler une place de choix. Elle aura cette année pour la 5ème fois ses deux masters et son slam, entendez ces tournois que la dotation financière sépare, elle aura aussi sur la ligne de départ ses deux champions, Jean Olharan qui s’avance revanchard et débarrassé de toute blessure, et Jérôme Portet qui aimerait bien confirmer sa dernière campagne. Il avait l’an passé remporté le gant d’or biarrot avant de terminer meilleur arrière.
Nous les avons rencontrés, quand ils étaient encore concentrés sur le championnat de France de place libre pour lequel ils sont en demi finale en compagnie de Paul Caparrus et de Hugo Pierrou. C’est une bien belle surprise et qui sait si elle ne pourrait pas en amener d’autres…
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A quand remonte votre dernière partie officielle de cesta punta ?
-Jérôme Portet : « A la ligue des Nations à Gernika, le 2 juin avec l’équipe de France nous avons battu les Philippines 15-0 et 15-3.
-Jean Olharan : « C’était à Markina le 7 juin dernier en demi finale du Master je jouais avec Del Rio contre Barandika et Atain, on perd 2-1 (15-14, 14-15 et 4-5).
Vous venez de jouer pas mal en place libre, est-ce un handicap ou un avantage ?
-JP : « La palace libre nous permet de garder le rythme et d’être en compétition donc mobilisé et sérieux. Alors même si techniquement ce n’est pas le même jeu, ça fait du bien physiquement et mentalement ».
-JO : « C’est à mes yeux un avantage. La place libre c’est un jeu où frapper fort est important donc à force de taper fort tu as plus de gaz quand tu reviens taper à la punta. »
Est-ce que l’on repasse facilement d’une spécialité à l’autre ?
-JP : « Oui, mais avec un temps d’adaptation. En place libre quand tu es au fond à 80 mètres ton revers tu dois le lever et ne pas forcer, en jaï alaï la trajectoire de la pelote est beaucoup plus linéaire, la pelote est plus rapide et plus franche. »
-JO : « J’avoue qu’il y a longtemps que je n’ai pas été confronté à ça… Disons que oui, il y a bien dix minutes où tu dois te réapproprier les pelotes, elles vont beaucoup plus vite et de surcroît prennent de la vitesse au sol. Mais fondamentalement ça revient vite. »
Le tirage au sort a rendu son verdict, vous connaissez vos partenaires successifs et vos programmes, quel regard leur portez-vous ?
-JP : « Ce n’est pas le même que l’an dernier où il y avait des parties que je devais gagner et que j’ai gagnées, là par contre je pars au combat sans aucune victoire annoncée mais on va aller les chercher, du moins tout faire pour »…
-JO : « Je suis assez satisfait dans la mesure où je pense avoir des parties dont je sais que je peux les gagner, les perdre aussi mais les gagner. Attention, il n’y a pas de parties faciles mais des parties ou tu as plus de chances de les gagner. »
Quels objectifs nourrissez-vous pour cette summer league ?
-JP : « L’objectif c’est d’aller jusqu’aux « slams » autrement dit de gagner les « masters ». Atteindre les « slam » c’est déjà réussir sa saison »
-JO: « Vu le tirage au sort qui est celui qui détermine les objectifs je dois viser les « slams », c’est à dire passer les « masters ».
Vous évoluerez une fois à Pau sur votre "cancha", est-ce une partie spéciale ?
-JP « Ce n’est pas tant sur le terrain que c’est spécial… C’est que ce soir là dans les gradins, il y a tes partenaires, tes amis, tes parents, ta famille et ça c’est bien sûr un environnement qui te dicte de bien faire, et même toi même tu as envie de faire bien. »
-JO : « La partie à Pau sera d’autant plus importante que c’est celle qui lancera ma saison, la date je l’ai dans la tête depuis un petit moment ce sera le 18 juillet. Donc oui, je serais concentré sur la partie et rien d’autre. »
Vous êtes qualifié pour les demi finales de place libre en compagnie de Paul Caparrus et de Hugo Pierrou, est-ce que ce chevauchement n’est pas gênant ?
-JP : «En même temps pas trop, de toutes façons, le problème ne se pose pas pour moi, puisque je ne commence la « summer league » que dans un mois, le 22 juillet donc, j’ai le temps de me soigner car j’ai mal partout en ce moment, de me soigner et puis de me préparer. »
-JO : « Non ce n’est pas gênant car en place libre il reste une voire deux parties à disputer et puis quand tu joues en place libre c’est comme si tu faisais le physique pour la punta. »
Du fait du passage du plateau de 16 à 20 joueurs vous jouerez cette année, un tournoi de moins votre sentiment ?
-JP : « C’est gênant, oui, ça fait des parties en moins, ça fait de l’argent en moins, après la compétition garde tout son attrait, c’est juste que nous on veut jouer le plus de parties possibles. Et puis plus tu augmentes le nombre de joueurs et plus le tirage au sort influe beaucoup… Là sur 10 avants retenus tu n’en joues que 4... »
-JO : « Je ne trouve pas ça bien du tout, de A jusqu’à Z et bien au-delà de l’aspect financier. Je ne suis pas sûr, mais alors pas du tout que ce soit les meilleurs qui émergent à la fin… Peut-être mais j’en doute. On me répond qu’il y aura des surprises et que ça mettra du piment… Oui mais des surprises liées au tirage au sort. Auparavant, le tirage au sort impactait les tournois à 30 %, ce n’est qu’un exemple, et bien avec la formule agrandie à 20 joueurs je pense qu’il l’impactera à 45 % et que c’est pour ça que ce n’est pas très juste... »
Gérard Bouscarel
Le programme de la Cesta Pau Cup
Master 1
Vendredi 11 juillet : Garcia-Oyhenard contre Laduche-De Bételu.
Vendredi 18 juillet : Etcheberry-Lékérika contre Olharan-Laborde.
Vendredi 25 juillet : Finale.
Master 2
Vendredi 1er août : Urreisti-Basque contre J. Sorozabal-Minvielle.
Vendredi 8 août : Barandika- G. Sorozabal contre Gonzalez-Portet.
Vendredi 15 août : Finale.
Slam
22 août : demi-finale*.
29 août : demi-finale*.
5 septembre : Finale.
* selon le classement général à l’issue des masters.
Le programme des palois
21 juillet à Biarritz : Olharan-Lopez contre Tambourindéguy-Oyhenard.
22 juillet à St Jean : Garcia-Basque contre Etcheberry-Portet.
29 juillet à St Jean : Tambourindéguy-Laborde contre Erkiaga-Portet.
30 juillet à Biarritz : Olharan- G. Sorozabal contre Erkiaga-De Bételu.
31 juillet à St Jean : Laduche- G. Sorozabal contre Olharan- Mancisidor.
2 août à Biarritz : Urreisti-Mancisidor contre Barandika-Portet.
18 août : Slam de Biarritz
19 août : Slam de St Jean