Acte 1 en faveur de l'Europe

C’était ce qu’on appelle un excellent départ, le public tout d’abord, il avait répondu à l’appel d’un duel intercontinental inédit et plein d’incertitudes sportives, ce duel était sensiblement monté en intensité lors de la deuxième partie de ce frontball dont Pau ne savait pas grand-chose et pour cause il s’agissait d’une grande première pour laquelle une surface de jeu avait été tracée au mur à gauche. Le public avait encore redoublé d’applaudissements pour soutenir Olivier Goyeneche, le joueur de St Pée sur Nivelle, numéro 1 français, lancé dans une « remontada » infernale. Puis il avait encore eu droit à une première, celle du tête à tête féminin de cesta punta en mur à gauche et l’empoignade avait du corps puisqu’elle opposait les deux numéros une de leurs pays respectif, la France avec Iohana Sorozabal et le Mexique avec Tania Mayorga. On lui proposait un baisser de rideau royal avec la même épreuve du un contre un, mais chez les hommes cette fois et pour être connu des suiveurs de la « summer league » estivale, le duel Jean Olharan-Johan Sorozabal n’en n’était pas moins cette fois un France-Usa, le cadet de la famille biarrote possédant la double nationalité et ayant choisi de défendre le maillot à la bannière étoilée.
Arrêt sur blessure hélas !
La partie en 30 points, comme toutes les autres ne démarrait cependant pas à 0-0 comme d’ordinaire, non, elle reprenait les scores cumulés de toutes les précédentes et frontball et punta féminine réunis, l’avantage était en faveur des européens 90-72 !
De deux choses l’une, ou bien le champion palois accentuait l’avance des siens ou le champion biarrot réduisait le déficit des Amériques augmentant ainsi le suspense de ce jeudi où, au trinquet cette fois, 120 nouveaux points seront mis en jeu à paleta gomme pleine et paleta gomme creuse.
L’empoignade volait très haut dès les premiers échanges, le spectacle était à la hauteur du talent des deux joueurs, ils en étaient d’ailleurs à 5 égalité, quand la malchance décida de stopper net et le duel et le match. A la réception d’une pelote longue et collée de Jean Olharan, Johan Olharan capte mais sur la réception au sol il s’étale de tout son long en grimaçant de douleur. Son pied a heurté l’angle du mur et en revenant sur la cancha il ripe sur l’autre pied et se tord. Le verdict tombe vite dans le vestiaire où il glace une cheville présentant déjà un bel œuf, c’est une entorse dont d’autres examens diront le stade exact en souhaitant de tout coeur à Johan Sorozabal qu’il n’y ait pas davantage de dégats.
Jean Olharan son remplaçant
Ce qui était patent mercredi soir au complexe de Pau c’est qu’il était d’ores et déjà forfait pour le final de vendredi où l’équipe des USA, son frère et lui, devait défier l’Europe d’Aritz Erkiaga et de Thibaut Basque à cesta punta deux contre deux au jaï alaï cette fois.
C’est le joueur lui même qui, boitant bas, vint annoncer au public palois son incapacité à reprendre la partie, il le fit sous une salve d’applaudissements qui lui fit chaud au cœur et qui en même temps honorait les gradins. Pendant que la première journée vivait un bien joli moment de communion, même si c’était dans la tristesse d’une blessure, le comité de sélection se réunissait dans les couloirs. La décision tombait très vite après, dans l’impossibilité de faire venir dans les délais un joueur des Amériques que ce soit des Etats-Unis ou du Mexique, son remplaçant serait Jean Olharan. C’est qu’entre l’entorse faite au règlement où le maintien de l’équilibre des chances de chaque sélection, c’est cette deuxième option qui a été choisie, c’était la moins mauvaise!
La « remontada » de Goyeneche
Pour reprendre le fil de la journée, le grand et très athlétique brésilien Philippe Otéguy domina nettement Andoni Larzabal dans la première partie de ce frontball que l’on sait être le cheval de bataille de la Fédération internationale pour poser candidature auprès du CIO. Les Amériques prenaient ainsi l’avantage 30 à 20, un avantage qu’Olivier Goyeneche fit fondre à la même vitesse qu’un vacherin glacé oublié au soleil un 15 août. Le joueur de St Pée sur Nivelle prit nettement la mesure du cubain Daniel Cruz bien maladroit à la finition et à la grande carcasse moins mobile. L’égalisation à 46 partout ne laissait plus de doute, l’Europe virait à plus 9 (60-51) quand on ferma la page frontball sur les 40 points du numéro 1 français. Un avantage qu’ Oyhana Sorozabal, la cadette de la célèbre fratrie, fit grossir jusqu’à le doubler en débordant sa rivale mexicaine bien moins puissante et moins complète. 90-72 soit plus 18, et puis 95-77 soit le même pécule après le tête à tête masculin dont on sait la malheureuse issue.
La compétition continue soit, il n’empêche, c’est vers un jeune homme à la cheville meurtrie que beaucoup de pensées convergeaient en quittant le complexe palois…
G. Bouscarel
Les résultats
Frontball hommes
Philippe Otéguy (Bresil) bat Andoni Larzabal (France) 30 à 20
Olivier Goyeneche (France bat Daliel Cruz (Cuba) 40 à 21.
*Cumul Europe 60, Ameriques 51.
Cesta féminine 1c1
Oyhana Sorozabal (Fr) bat Tania Mayorga (Mexique) 30 à21.
Cesta masculine 1c1
Jean Olharan et Johan Sorozabal 5-5 (arrêt sur blessure)
*Cumul Europe 95, Amériques 77



