Nadaü Barandika-Lekerika bis

Et Enaüt, prononcez Egnaout puisque c’est ainsi qu’on l’appelle chez lui et qu’il y tient, posa un genou à terre, puis le second et enfin se détendit, la tête en avant, prenant la position de quelqu’un qui se prosterne ! Peut-être, inconsciemment se prosternait-il devant ses vainqueurs et faisant allégence. Le jeune  prodige au génie incontestable mais à la trop grande gourmandise souvent savait que la « Cesta de Nadaü » s’arrêtait là, enfin bientôt puisque la manche restait à terminer…

L’avant basque face à ses deux compatriotes venait tout simplement de manquer un deux murs d’apparence facile, mais d’apparence seulement puisque si il avait été si facile, il ne l’aurait certainement pas raté.

Exécution finale

Au lieu de revenir sur les talons de ses adversaires  à 11-12 et entretenir l’espoir d’une belle, ce point laissait Barandika et Lekerika repartir à plus 3 ( 13-10) et puis surtout reprendre « leur » pelote, la plus vive des deux. La fin fut une exécution en règle : un but en or de Xabier Barandika (14-10),  un échec de plus pour Urreisti (15-19) et les deux joueurs de Gernika prenaient le ticket pour la finale de vendredi prochain, comme ils l’avaient pris l’an dernier à la même époque, puisque rappelons le, les deux « Gernikars » sont les derniers vainqueurs de cette compétition. Faisons leur confiance pour revenir sous huitaine en se souciant bien davantage de réussir le doublé que de participer à la soirée hommage que la Section paloise s’apprête à rendre à David Minvielle…

Olharan-Minvielle sont avertis

Or, sur ce qu’ils ont montré lors de cette demi finale on peut sans risque de se tromper prévenir et Jean Olharan et David Minvielle qu’un gros danger les guette sur la cancha, devant comme derrière. Jérôme Portet qui venait de subir la loi des deux basques et qui pensait, la veille encore, pouvoir les challenger sera du même avis lui qui disait : « c’est très costaud, c’est fou ce que les pelotes reviennent vite et fort ». 

Si fort que les deux manches qui ont suffi à  aux deux « ka » pour se qulifier ont avancé avec le même air de situation inéluctable, situation qui, ramenée à notre enfance, ressemblait fortement à l’histoire de la chèvre de Monsieur Seguin qui résista, résista une grande partie de la nuit et qui, au petit matin s’inclina…

Deux avantages, c’est maigre

Urreisti-Portet menèrent deux fois, 6-5 d’abord dans la manche initiale puis 3-1 dans la seconde, jamais au-delà, et tout compte fait c’est bien peu pour espérer mettre le  moindre grain de sable dans la belle organisation de deux garçons qui seront sans aucun doute au mondial argentin d’octobre prochain, pour défendre quelle sélection, celle d’Espagne ou celle d’Euskadi,  on ne le sait pas encore.  Ils encaissèrent juste derrière deux séries de 5 points qui installèrent les plus réguliers, les plus constants, les plus patients et les plus puissants dans un confort de score (11-7 et 9-5) qui leur laissait la télécommande du jeu  et qui ne leur demandait plus qu’à contrôler  les sursauts, généreux certes,  de l’adversaire  mais manquant de suivi ou trop souvent ponctué de fautes.

Barandika à la manœuvre

Sept par exemple pour Urreisti en première manche, ce qui en fait presque  une demi, et presque autant  en seconde dont celle fatidique à 12-10, lorsqu’il mit un puis deux genoux à terre ... Jérôme Portet n’avait pas caché dans son approche de la partie qu’il « faudrait bien jouer » pour pouvoir espérer, a-t-il pour sa part failli à sa première volonté ?… Pas vraiment le palois s’est battu et bien battu avant de subir davantage et donc de baisser d’un ton dans la précision  pour le plus grand bonheur d’un Barandika chef d’orchestre tout au long des quinze derniers points…

Inéluctablement, Inexorablement, vous avez le choix du mot, Barandika et Lekerika ont avancé vers leur seconde finale de « Nadaü » en mieux jouant tout simplement ! On appelle ça, aussi le talent !

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*La seconde demi-finale de la "cesta de Nadaü féminine" a permis au duo Anouchka Pape -Frida Watkins de se qualifier pour la finale au dépens de Marie Laugier et Romane Mercadier en 2 manches (15-10, 15-6)

G. Bouscarel

Reportage photo Raymond Cazadébat

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