Cesta Pau Cup Gorka Sorozabal le "tube" de l'année

S’il chantait ce serait, sans contestation possible, le tube de l’été, numéro1 de tous les hit parade. Ce n’est pas aussi farfelu que vous le pensez, il y a dans la famille des Soro, de vrais talents musicaux, Laurent le papa chante dans un groupe tout en grattant la guitare, et Ioana, la soeur est elle aussi guitariste confirmez. Mais Gorka joue à la pelote, à la cesta punta très exactement, alors il sera le « gant » de l’été, on ne rajoute pas d’or puisque celui là il l’a gagné avec « yoyo », lisez Johan, le frère plus grand par la taille mais plus jeune d’un an pour l’état civil. C’était à Biarritz, chez eux, sur le fronton d’Aguiléra qui les as vu taper leurs toutes premières pelotes sous les yeux de Laurent, champion retraité, devenu le guide, le coach, le soutien, celui dont Gorka dit « on en a besoin.»
Biarritz avait des yeux de chimène pour eux
Et parce que tout un jaï alai, bondé comme un métro parisien à 18 heures, n’avait d’yeux que pour eux, qu’il faisait tomber tant de décibels sur chaque action de l’un ou de l’autre, que l’on entendait même plus la pluie frapper la toiture, pourtant il tombait des trombes d’eau. Parce que ça et là, à droite comme à gauche, un peu partout d’ailleurs, les visages croisés étaient connus, ceux de maman, bien sûr, tant d’autres encore. Parce que tout ça réuni, et plus encore ce « Gant d’or », 49ème du nom, le leur, restera longtemps un trophée différent des autres. « C’est spécial, très spécial, de gagner ici déjà, avec « yoyo » le frangin, en plus, sur une cancha où l’on a commencé à jouer, où tout petit on venait voir le « Gant d’or », et puis devant tout ce monde, la famille, les amis, les copains, les dirigeants, ce public merveilleux, cette ambiance, oui, c’est très spécial. » lâche Gorka, le regard quelque peu humide. Quand, enfin libéré de la longue séance photos avec les papas et les petits, libéré de la séance bisous des mamans et des copines dans l’étroit couloir menant à la sortie, Gorka trouve un havre de paix, son émotion est palpable mais contenue. Alors, comme dans un kaléidoscope, défilent les images qui sautent à l’esprit, jusqu’à ce qu’une vienne se figer et renforcer l’émotion : « Quand on perd cette même finale, avec Johan, d’un point à la belle, contre Goïko et Lopez, il y a deux ans, c’est terrible mais en plus tu te demandes si tu rejoueras une finale avec ton frère, ici, alors tu vois comme c’est... » la suite se perd, mais le jeune homme de 24 ans, a du cran, il faut être solide et gaillard quand on joue arrière à la punta.
Son frère submergé par l’émotion
Cette émotion, belle et franche, elle avait envahi Johan, le cadet, c’était à l’heure où les acteurs pénètrent sur la cancha et où on les présente. Il n’y avait que lui encore, lui et l’ovation du public. Il est pâle le grand garçon, blême même, tout le monde le voit dans le halo des projecteurs. Il cherche à ce qu’on ne le voit pas en accélérant les mouvements, en regardant son gant, ses chaussures, mais rien n’y fait l’émotion le déborde, le submerge, alors il ne pleure pas non, simplement il ne retient plus les quelques larmes qui perlent sur ses joues.
« Je n’avais qu’une hâte, c’est de rentrer pour le rejoindre et le remettre d’aplomb et puis pu… il commençait à me mettre mal moi aussi », Gorka sait bien que l’émotion peut-être mauvaise conseillère, qu’elle peut bouffer de l’énergie. Réunis au centre de la cancha, les deux frères vont mieux beaucoup mieux, ils échangent même quelques mots.
L’étreinte du bonheur
Deux manches de 15 points plus tard, les frères Sorozabal, se jettent dans les bras l’un de l’autre pour une longue étreinte pleine de sueur, pleine de bonheur, pleine de pleurs qui sait. Cet instant est le leur, rien qu’à eux, sans partage. Les poignées de mains, les embrassades, les accolades, les photos, les signatures, les remerciements, viendront sans tarder et ils ne s’appartiendront plus tout à fait. « Ce sont des moments exceptionnels, il faut en profiter et les apprécier » souffle Gorka dans le local du BAC, celui de son père en fait, où il a retrouvé le calme. « Tu vois on vit toujours dans un environnement pelote, on est imprégné, et l’on est à l’écoute des conseils de papa, les coaches voient toujours des choses qu’on ne voit pas forcément. »
C’est assurément la recette gagnante de l’été 2025. Gorka Sorozabal est le numéro 1 des arrières de la « Summer league », il a remporté trois des dix Masters (2 à Biarritz, 1 à Pau), le « Slam » de Biarritz et il était en lice pour les deux derniers « Slam » de la saison française à St Jean de Luz et Pau. Côté « Euskadi » ou Pays Basque espagnol si vous préférez, là où la « jaï alaï league » prend le relais de la « summer league », c’est la même chose, finaliste à Gernika, le « Master » de référence, il s’est imposé à Bilbao et Lekeitio, ce qui en fait encore le numéro 1 de la confrérie des arrières. Rien, plus rien ne l’arrêtera sur la route de Saint Sébastien, le vrai dernier rendez-vous de la saison estivale, là où les quatre meilleurs joueurs se retrouveront pour jouer la couronne suprême.
En route pour San Seb
Gorka Sorozabal, ne fait pas une fixation sur les suites à venir, il se contente d’un regard derrière lui pour dire modestement : « C’est vrai ça marche pas mal pour moi, tout ou presque me réussit, mais je sais que j’ai encore beaucoup de choses à améliorer, alors l’objectif c’est de travailler, dur très dur, on parlera de la suite après. »
Si ça marche pas mal et si beaucoup de choses lui réussissent, comme il le dit timidement c’est tout de même qu’il a déjà bossé sérieux puisqu’on sait que la réussite à un prix. «J’ai la chance d’être assez mobile, ce qui m’a permis de varier quelque peu mon jeu, mais surtout je suis beaucoup plus calme sur la cancha, je force moins pour davantage placer la pelote, mon père me répète qu’il y a des fois où taper très fort ne sert à rien, alors à force, je l’intègre... » sourit Gorka qui ne parle pas encore d’expérience et c’est logique à 24 ans, mais qui connaît déjà les ficelles du métier. C’est bien parce que les frangins étaient plus forts qu’ils ont enlevé le « Gant d’or » face à Jean Olharan et Unaï Lékérika, mais c’est peut-être un tout petit peu aussi avec le choix des pelotes dont on sait l’importance à cesta punta.
« On a choisi des pelotes « mortes » pour couper la droite de Lékérika et le revers de Jean, avec des pelotes vives on prenait de gros risques, ils auraient pu nous faire très mal... »
Ce vendredi à Pau, les frères Soro croisent de nouveau la route de Jean Olharan, associé à Mikel Manci, pour une place en finale du « Slam » contre Erkiaga et Lékérika. On peut compter sur le palois pour choisir « ses » pelotes, mais il n’est pas dupe Jean Olharan, il sait pertinemment que l’heure du passage de relais approche même s’il faittout encore tout pour la reculer le plus loin possible, et il connaît suffisamment la musique pour accueillir comme il se doit, le tube de l’été, Gorka Sorozabal.
Gérard Bouscarel
(*)Ce mardi soir Gorka Sorozabal disputait la finale du "Slam" des internationaux de Saint Jean de Luz. Il jouait avec Jean Olharan contre son frère Johan associé à Imanol Lopez.
Une fois avec une fois contre...
Jean Olharan jouait mardi soir à St Jean de Luz la finale du slam associé à Gorka Sorozabal contre Johan Sorozabal et Imanol Lopez. Vendredi soir à Pau en demi finale du "Slam" Jean Olharan avec Mikel Manci tenteront de se qualifier contre Johan et Gorka Sorozabal... Ainsi en "Summer league" il est possible que les partenaires d'un soir soient les adversaires du soir suivant.
On veut bien admettre que le fonctionnement de la "Summer league" ne soit pas d'une approche très simple pour peu que vous ne soyez au fait des choses de la pelote. Voici donc une tentative d'explications.
Au départ, lors de la grande cérémonie de présentation, les équipes sont tirées au sort, et ce à trois reprises puisqu'elles jouent sur trois sites, St Jean, Biarritz et Pau. 20 joueurs étant sélectionnés, il y aura donc dix duos qui disputent dix "Masters" selon le tirage au sort effectué. Lors de chacun de ces "Masters" les joueurs marquent des points. Les "Masters" terminés ces points donnent lieu à un classement général d'une part, de chaque fronton d'autre part. Et c'est en fonction de ces classements que sont constitués les équipes pour disputer les "Slam", sachant que seuls les 4 meilleurs sont rfetenus pour jouer les "Slam"z.
Ainsi à Pau, par exemple, les deux numéros 1 à l'avant et à l'arrière, étant les deux frères Johan et Gorka Sorozabal ils sont opposés aux deux joueurs classés quatrièmes c'est à dire Jean Olharan le régional de l'étape et Mikel Mancisidor, le jeune arrière (25 ans) de Mutriku.