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Pau cup: Olharan-Manci, la balade des gens heureux

Jean Olharan et Mikel Manci ont renversé la table vendredi soir à Pau ! Sortis numéros 4 et derniers qualifiés de la « Cesta Pau Cup », ils ont éliminé les frères Soro, numéros 1 il y a huit jours et dominé les numéros 2 Erkiaga-Lékérika (15-7, 14-15, 5-2) vendredi soir dans un jaï alaï affichant complet et aux anges. Du rêve à la réalité, il n’y avait donc que deux exploits à réaliser, c’est fait et très bien fait.
6.9.2025
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L'instant où tout bascule, le bonheur n'a pas de nom...
L'instant où tout bascule, le bonheur n'a pas de nom...

Jusqu’où, oui jusqu’où nous embarqueront-ils dans leur frénésie qui touche souvent à la magie, Jusqu’où  oui jusqu’où nous feront-ils grimper  le palpitant alors que nous sommes bien peinards assis sur nos fauteuils, Jusqu’où feront-ils planer sur ce jaï alaï  un aussi grand silence que s’il était vide alors qu’il est plein comme jamais il ne l’a été, peut-être, Jusqu’où lui feront-ils retenir son souffle avant de le faire exploser d’un hurlement si brutal qu’on n’entendrait même pas le Roissy-Pau de 22h10 passer au dessus, ou presque, de nos têtes… Jusqu’où ils voudront en fait! Ils sont si beaux dans leur costume de gala, ils dessinent de ce gant d’osier et de ces pelotes de peaux de chèvres  de telles esquisses qu’elles mériteraient, pour les plus belles de rester graver sur le sol de la cancha.

C’est une symphonie sans cesse inachevée, c’est un verdict qui repousse, repousse, et repousse encore son jugement, c’est beau, tout simplement beau, une finale de « Pau Cup ».

Deux nouvelles, la banane

Elle vaut à la Section paloise deux nouvelles la destinant à passer une fin de semaine avec la banane, mieux un régime de bananes tout entier: la première c’est le succès de Jean Olharan, le favori de ces messieurs, le chouchou de ces dames, l’idole des enfants, le joueur dont on a tout dit, pense-t-on, et pour lequel on doit toujours rajouter un post scriptum, pour un trophée, un titre, un succès, un érebot, une cortada, un lâcher, un trait de génie. Le succès de Jean Olharan et de Mikel Mancisidor,  chaque fois plus Manci d’or, s’empresse-t-on de dire tant les deux font la paire.

La seconde bonne nouvelle c’est vous, c’est nous, notables, élus, partenaires, dirigeants, bénévoles, la famille quoi, c’est tous ceux qui ont fait que l’on a affiché vendredi soir  le « no hay billetes » que l’on envie si souvent à nos voisin d’au delà de la Bidassoa.

Manci d’or

On savait puisque l’ami Cazadebat  l’avait dit que cette finale de la « Pau Cup », terminus de la « summer league » était celle rêvée donc susceptible de nous apporter du rêve. Le rêve soyons francs il passait par un succès  de notre champion a nous « cap e tout », avec Mikel de Mutriku celui que les deux premiers points de la partie, oui les deux premiers, firent entrer dans tous les coeurs béarnais. Un èrebot de derrière les fagots puis une course folle, il avait son passeport béarnais. Il donnait aussi le ton sur lequel la paire des outsiders entendait jouer Erkiaga et Lékérika, les yeux dans les yeux et si possible avec la pelote la moins vive.

On pourrait à loisir alimenter le débat selon lequel Erkiaga n’était pas tout à fait Erkiaga, mais plutôt le convalescent de cette blessure qui à St Jean de Luz le faucha net et le mit à pied quinze jours. Pau l’avait vu  revenir se qualifier et puis plus rien,  sur le terrain au moins, jusqu’à ce vendredi de finale où il arriva à « 100 % de ses moyens » disait-il et qu’il quitta en confirmant « qu’il avait fait tout ce qui était possible de faire mais que  ce n’était pas assez ». Tant de seigneurie incite au respect. Si lui, Aritz Erkiaga n’alla pas chercher  une once d’excuse qui avait le droit de le faire à sa place?

Et un et deux et trois zéro !

Avait-on oublié que cette saison, oui cet été, Erkiaga tombait à Pau  pour la troisième fois devant Jean Olharan, qu’il avait déjà à Biarritz et à St Jean de Luz subi la loi du palois lors des différents « Masters ».  Avait-on oublié que les qualifiés quatrièmes, les derniers donc avaient sorti les numéros 1 de la league, les « Soro, huit jours plus tôt et que cette fois les numéros 2, passaient à leur tour sous leurs fourches caudines ? Allons, allons  soyons heureux de ce qui nous arrivent, c’est tellement bon et ce fut tellement beau.

On est allé en trois manches dans cette finale. C’est signe normalement d’une empoignade féroce, d’un combat où l’on s’est rendu coup pour coup avant d’en découdre sur cinq malheureux points.

Y serait-on allé sans un immense Erkiaga ? Y serait-on allé si ce joueur d’exception n’avait pas été capable de « faire cinq points quand tu lui donnes trois pelotes et demie » la phrase non sans humour mais non sans réalisme est de Jean Olharan tout juste le casque enlevé…

Olharan-Manci en concert

Ces cinq points là ne sont pas ceux de la belle mais les derniers de la second manche. C’est le 5-0 qui  fait que Olharan-Manci perdent l’imperdable à moins qu’ils ne tombent sur un super joueur nommé Erkiaga.

Nous avons sauté pieds à pieds joints sur tout ce qui a précédé, nous n’aurions pas du peut-être, mais c’est aussi pour vous dire que ce fut tout ou presque à l’avantage de Jean Olharan et de Mikel Manci. Nous n’étions plus au jaï alaï, nous étions au Zénith, juste à côté où ces deux là donnaient un concert, et le public se régalait,  il était en admiration, quel récital, il explosait de bonheur sur chaque morceau, c’était  « La balade des gens heureux » « Gondoles à Venise », « L’hymne à la joie », « Encore et encore », « J’ai deux amours » « Viens poupoule »...Que des classiques. Et les morceaux filaient mais filaient, c’est fou la vitesse à laquelle ils filaient.

Allez, on revient sur terre et au jaï pour traduire en points les malheurs de la paire basque 7-3, 13-5 et 15-7 les maîtres du jeu étaient identifiés, il fallait ouvrir les yeux deux fois pour se persuader que c’était ainsi écrit sur les grands et beaux tableaux lumineux.

On prend les mêmes et on recommence, 8-4, 13-8, 14-10 la deuxième manche est expédiée « rapidos » et nos maillots blancs flottent comme des anges dans leur bonheur, dans leur pelote,  ils sont bons, ils sont beaux et sortent de leurs gants autant de pelotes gagnantes que les magiciens sortent de leur chapeau des colombes, des foulards, des lapins bref toutes ces choses qui nous laissent pantois. Comme va nous laisser pantois la victoire des numéros 4, la victoire des outsiders, la victoire des préférés de Pau, la victoire des deux meilleurs.

Allez Jean un but et ...

Allez Jean, un but et on plie, direction la buvette Jean Pierre et un bon demi pêche nous y attendent. Erkiaga est à terre, Lékérika hoche la tête, les battus ne sont jamais très beaux, on les comprend…

Jusqu’où nous emmèneront-ils  demandions nous ? Le savent-ils eux mêmes ? Erkiaga  n’a besoin que de trois pelotes et demie, oui Jean et ça fait 0-5 à la sortie. Et ça fait encore un partout  plus un gros coup sur la carafe, plus une belle que l’on sait capricieuse, parfois loterie, bref de tous les dangers. Et si la dynamique s’inversait hein ? Et si, et si, et si, mais non, mais non, mais non, « on s’est dit qu’on avait pas le droit  de tout gâcher, on s’est dit qu’il fallait continuer à travailler, travailler, on s’est dit qu’on ne battrait pas cette équipe en sifflotant mais en retroussant les manches ».  Alors, après les trois points initiaux qui furent tous trois des points de lignes fausses, après une punition d’Erkiaga sur un but court d’Olharan  pour le 2-2, après le brin de chance qui accompagne les audacieux et donne d’un rien le 3ème point à Olharan, une formidable attaque du palois sur un érebot crucifia Erkiaga qui fauta tout de suite après…

C’est tout un fronton qui était en joie, qui allait accompagner, longtemps  « la balade des gens heureux.  »

Gérard Bouscarel

Reportage photo Raymond Cazadebat

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