Pau Cup La roue de la fortune

A la roue de la fortune, la flèche s’est arrêtée sur un nom, celui de Johan Sorozabal ! On l’a laissé mardi soir, presque mercredi matin, tout heureux dans les bras d’un Imanol Lopez tout aussi heureux lui aussi. Traduction du basque faite on en sut un peu plus sur cette communion des deux hommes qu’une génération d’âge sépare. C’est le géant de Markina qui avouait avoir joué des tas et des tas de tournois avec ce même Johan mais que c’était la première fois qu’ils en concluaient un victorieusement.
Une toute petite semaine, vraiment toute petite, après le succès biarrot du « Gant d’or », le cadet des deux frères montait donc, à Saint Jean de Luz, cette fois, sur la plus haute marche du podium. Il pourrait grimper encore davantage, puisque la roue de la fortune lui a offert de la refaire tourner une fois encore. Ce sera ce vendredi à Pau, où, au titre de numéros 1 tous les deux, les frangins Soro refont équipe et disputent leur troisième finale des « slams » de la Summer league. Sauf que la roue de la fortune, on y tient, a choisi le cadet, entre les deux.
Johan, seul candidat à la triple couronne !
En battant son frère et Jean Olharan à Saint Jean de luz, Johan l’empêche de venir en Béarn à la conquête du Graal, une conquête vers laquelle, pour les mêmes raisons, il est désormais en droit de lorgner et il est le seul et unique à posséder ce droit ! Avouez qu’à 21 ans, aux âmes bien nées la valeur n’a pas attendu le nombre des années, la citation est de Pierre Corneille, vous l’aurez reconnu vous qui avec lu « le Cid » et aimé Rodrigue.
Dans son bonheur, Johan Sorozabal a donc précipité le malheur du frangin, c’était inéluctable qu’un des Soro soit battu dès lors qu’ils se rencontraient, mais aussi celui de Jean Olharan même si la fenêtre de tir pour aller chercher la quatrième place qualificative pour Saint Sébastien était des plus étroites, il lui fallait gagner les deux derniers « slams » celui de mardi soir et celui de la clôture à Pau. Ca ressemblait à des travaux d’Hercule...
Il n’ira pas à San Seb, le palois mais il a retrouvé du niveau, du haut niveau même, et ce qui est important c’est que c’est Fifi Etcheberry, le consultant Canal pour les finales, mais aussi entraîneur de l’équipe de France, qui le disait et pas qu’une fois, mardi soir… C’est le « Jean qu’on aime » !
« C’est le Jean qu’on aime »
Son nouveau face à face avec Johan Sorozabal promet donc de faire monter l’ambiance au complexe de pelote vendredi.
Quel est donc aujourd’hui l’enjeu de cette 2ème demi finale du « Slam » de Pau ? Une place en finale, Lapalisse n’aurait pas dit mieux, où sont déjà installés Erkiaga et Lékérika vainqueurs la semaine dernière de Tambour et Lopez, un Lopez, racontait-on dans les couloirs, à des années lumière du Lopez de mardi. Une place en finale donc, ce n’est pas rien, et puis pour Johan Sorozabal la possibilité de réussir le triplé, chose que seuls, jusque là, Aritz Erkiaga et Imanol Lopez ont réussi, lors de la première édition- on en est à la cinquième- mais d’un fronton à l’autre les équipes restaient les mêmes ce qui n’a plus cours aujourd’hui.
La route est donc encore longue, très longue et la roue qui tourne n’est pas toujours celle de la fortune… Demandez donc à Jean Olharan et Gorka Sorozabal, les battus de mardi soir ! Menés 4-10 et au bord du K.O, ils égalisent à 11 et mènent 14-13 avant de perdre 15-14 !!! De quel poids pesa cette « remontada inachevée » dans la partie… ? Nul ne le sait ni ne le saura jamais. Pas plus qu’on ne sait comment Mikel Mancisidor, Manci, va « digérer » sa découverte du fronton palois. « Le garçon sait jouer à la pelote, et bien jouer, mais il ne connaît pas le fronton » nous confiait un éminent spécialiste, en ajoutant, « Attention tout de même »…
C’est un peu comme notre roue en fait, on ignore dans quel sens et pour qui elle va tourner cette fois…
Gérard Bouscarel