Pau cup Erkiaga était là et bien là
Des nouvelles du blessé ? Euh, oui, de quel blessé parlez-vous ? Aritz Erkiaga ! Ah bon parce qu’il était blessé ? Et bien ça ne s’est pas trop vu, peut-être même que ceux qui ne suivent pas à la lettre les nouvelles de la punta ne s’en sont même pas rendu compte. Et ses deux victimes, Ion Tambourindéguy et Imanol Lopez non plus, qui en le voyant arriver à Pau s’imaginaient peut-être un autre scénario vu que depuis 48 heures il était question surtout de l’épaule du roi Aritz et que celle-ci durement éprouvée lundi soir à St Jean de Luz pouvait laisser supposer qu’elle ne serait pas remise d’aplomb d’ici vendredi soir. On sut très vite que la lésion était bien moins importante que redoutée, mais on ne suit pas tout de suite qu’elle lui permettrait de jouer. Et quand on crut comprendre que les délais étaient trop justes, c’est par pur respect du public que l’on annonça son remplacement par le 5ème du classement, Clément Garcia. Ce faisant, le club palois avertissait bien évidemment le joueur de Bidart…
Et en deux manches s’il vous plaît
Sauf qu’au pays basque espagnol, du côté de Bilbao, Aritz Erkiaga mettait tout en œuvre pour accélérer les choses, et ne comprenait pas qu’on l’ait d’ores et déjà écarté de la soirée. Il annonçait passer un test ultime à 14 heures et qu’en fonction du résultat il prendrait ou non la route. Quelques 4 heures et des poussières plus tard, la voiture conduite par Lékérika était annoncée sur le parking du complexe de pelote. Aritz Erkiaga jouerait la demi finale du Slam de Pau comme prévu… Et la gagnerait en deux manches qui plus est (15-10 et 15-6), vous parlez d’un drôle de blessé, à moins qu’on ne s’adresse à un joueur d’une volonté surhumaine, un champion vivant mal de boucler la « Summer league » sans l’un des trois « Slam » or il ne lui restait que celui de la cité royale pour sauver l’honneur, expression bien mal choisie quand on sait que l’honneur du garçon est sauf depuis belle lurette.
Quid de l’épaule donc ? C’est lorsqu’il butait qu’il n’était pas lui même, il enveloppait son geste d’une manière qui n’est pas la sienne, et il ne donnait pas à la pelote la puissance habituelle, mais c’est à peu près tout ce dont il sembla souffrir car le reste, la précision, la vision sont restées hors du commun et ont causé bien du souci à un Ion Tambourindéguy qui a peut-être commis l’erreur de s’acharner à aller le chercher, ça lui valut quelques belles empoignades dont certaines victorieuses mais à la sortie le compte n’y est pas… D’autant moins que retrouvant son partenaire, Unaï Lékerika retrouva du même coup cette droite qui fait tant de mal sur le circuit, y compris à Imanol Lopez. Jamais gêné au fond, renvoyant de véritable obus, capable d’un deux murs pour punir Tambour, il fut bien plus qu’un complément pour Erkiaga. Du coup à force de « breaker » (7-3, 9-6, 12-9) le fil trop tendu casse et la manche s’achève très vite (15-10).
Injouables en seconde manche
Comment éviter qu’Erkiaga trouve autant d’intervalles, riposte ainsi à Tambour ? Comment contrer la puissance et l’efficacité de Lékérika ? A ces deux questions Tambour et Lopez n’auront pas toutes les réponses et la seconde manche ressemblera pour beaucoup à la première, elle est même encore un peu plus expéditive (5-2, 8-2) et à 10-3 les challengers semblent abdiquer sinon, comment expliquer le déferlement de points jusqu’à 14-4 pour un 15-6 final.
Erkiaga-Lékérika qualifiés ils attendent désormais la semaine prochaine pour connaître le second finaliste du 4 septembre prochain, ce sera soit les frères Soro soit Jean Olharan et Mikel Manci, la seule chose dont on est sûr c’est que l’épaule d’Airtz Erkiaga ira encore beaucoup mieux…
*En lever de rideau, la finale de la quiñiéla cadet a vu la victoire de Ducasse et Roca devant Contim et Clément Antiga, un très bon résultat pour le jeune palois.
G.B avec R.C
Reportage photo Raymond Cazadebat