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Pau cup-Billet: Sois Prince Jean

La seconde demi-finale du « Master » de lac Cesta Pau Cup, vendredi soir, voit l’entrée en lice de l’enfant du club, Jean Olharan. Associé à Théo Laborde, il défie le duo Etcheberry-Lékérika et ça n’a rien d’une partie de plaisir tant l’arrière basque d’Euskadi possède une force de frappe exceptionnelle. Pourtant, le palois verrait d’un bon œil de renouer avec le succès et par la même de bien lancer sa « summer league », le tout sur une cancha qu’il connaît mieux que personne.
16.7.2025
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Jean Olharan ouvre sa summer league" chez lui.
Jean Olharan ouvre sa summer league" chez lui.

Jean Olharan est un champion, un vrai, dans toute l’acceptation du terme. Le label lui colle à la peau depuis pas mal d’années désormais. Son palmarès ne se garnit certes plus au même rythme qu’il se remplissait voilà quelques saisons, pas si lointaines d’ailleurs. La concurrence mon bon monsieur ! Et puis l’âge, encore voyez-vous ? La blessure, elle ne vous laisse jamais indemne savez-vous, le prix de son oubli est cher, très cher, c’est un luxe, mais pas une garantie.

Le tout bien brassé, confié au shaker si cher aux garçons de café, livre un champion, c’est acté, gravé dans le marbre, mais un champion en panne de sourires, en mal de succès.

Le cœur du champion

Oui, Jean Olharan gagne moins qu’il n’a gagné, Oui Jean Olharan perd plus souvent qu’il n’ en n’eut l’habitude. Ce n’est pas l’accabler, ce n’est pas non plus appuyer là où ça fait mal, c’est simplement lire les chroniques, jeter un œil sur les résultats, c’est simplement avoir mal de le voir avoir mal. Avoir du mal aussi peut-être, même si la philosophie dont il s’habille, lui fait relativiser beaucoup, lui fait rattraper d’autres bonheurs, d’autres sources de succès… Lesquels ? C’est son jardin à lui, son secret, son intimité.

Le propos n’est pas ici de lister, comme le faisait si bien Prévert, les rendez-vous manqués de Jean Olharan. Le propos n’est pas non plus d’aller d’un trait de plume vers une conclusion stupide et surtout sans le moindre fondement.

Ce serait de surcroît sauter à pieds joint sur une règle d’or en matière de sport, un théorème à apprendre pour toujours comme on le fait des tables de multiplication à l’école, une vérité qui dit qu’il ne faut jamais sous estimer le cœur d’un champion. Or, nous sommes bien d’accord, on a posé d’entrée comme postulat qu’il en était un, et un vrai.

« A » comme...

Allez, on imagine, que ce soit ce vendredi que le cœur du champion retrouve le mode d’emploi du succès ! Pourquoi pas, hein. La si célèbre glorieuse incertitude du sport ne nous apprend elle pas,  entre autres, l’espoir ? Que ce serait beau n’est-ce pas, à Pau ! Sur sa cancha de toujours! Devant les siens, tous les siens parents, proches, amis, voisins, spectateurs, tous oui puisque un champion de sa trempe possède une aura, et celui là plus encore puisqu’il est le notre. Vous l’aurez compris quand on dit le notre ce n’est pas seulement d’estime dont on parle, c’est de bien davantage. De choses qui commencent par un « a » par exemple, « a » comme affection, « a » comme attachement, « a » comme « am… » Pas autant non, restons lucides. Tout ceci pour vous aider à mieux comprendre la place qui est la sienne au sein de la Section Paloise pelote, la place qui est celle des Olharan dans ce club, et l’on vous tiendrait le même langage si l’on parlait des Pierrou, des Alliez. Ils sont, ont été, seront, peu importe, les fleurons mais aussi les locomotives et ils entraînent les wagons.

D’autres perches se tendront

On s’égare, ce vendredi c’est son entrée en lice dans la « summer league ». C’est pour la placer sur l’air du « is back ». Oui ce serait beau, très beau même puisqu’il aura notamment comme adversaire Unaï Lékérika, l’arrière basque, solide sur pattes, un tantinet rondelet, dont la droite est la plus puissante du circuit quand elle sort de son gant !

Et si ce n’était pas ? Et si ça ne souriait toujours pas ? L’hypothèse existe puisqu’il avance à pas feutrés, puisque l’adversaire avance moins meurtri ?

Qu’à cela ne tienne, la saison lui tendra encore beaucoup de perches, d’occasions de reprendre le fil, de remettre sa pelote à l’endroit. L’une d’elles à Guernika où il jouera avec Thibaut Basque. Guernika, le mot est lâché. C’est le temple de la cesta punta, le carrefour des légendes, le rendez-vous de cette Biscaye passionnée et connaisseuse, l’éternel « no hay billetès ». Guernika ou la quête est celle de l’excellence. Guernika où le manager général de la « Jaï alaï league », jeune retraité et inégalable champion, Iñaki Goïkoetxea, propose le plus beau plateau possible pour le public le plus incandescent, l’animateur dont les « watts » montent toujours plus haut.

Goïkoetxea aussi le sait

Croyez vous, une seule seconde, pensez-vous un seul instant, que ce champion triple XL, ait associé Jean Olharan à ceux qui devront y défier, pour le moins jouer les yeux dans les yeux, les Erkiaga, Barandika, Urreisti  et consorts ? Qu’il l’ait invité au nom d’une quelconque amitié ? Qu’il lui ait fait un cadeau ? Non, Guernika est au dessus de toutes ces contingences. A Guernika le puntiste évolue sans filet. Il doit être noble et fier, audacieux et ambitieux pour y être adoubé.

Si Goïko, le grand Goïko, a fait de Jean Do Olharan l’un des prétendants au sacre sur cette terre si exigeante, c’est tout simplement qu’il sait lui aussi que le « petit prince de l’attaque », surnom  que le Pays Basque sud lui a attribué, est toujours le « petit prince de l’attaque ».

Peu importe que ce soit à Pau, Guernika ou ailleurs. Que ce soit vendredi soir, lundi, mardi ou plus tard. Peu importe: sois Prince, Jean.

Gérard Bouscarel

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