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Fifi Etcheberry: "Nous pouvons déranger"

Dans un an auront lieu, en Argentine, les championnats du monde. « Fifi » Etcheberry y conduira l’équipe de France de cesta punta pour la dernière fois. Il a décidé de passer la main, au plus haut niveau au moins et ne désespère pas de terminer comme il avait commencé, en 2015, par un titre mondial, celui des moins de 22 ans. Conception du rôle de l’entraîneur national, méthode et plan de travail, relationnel, perspective, il balaie l’éventail de sa fonction, elle est à l’image de son surnom, très humaine.
3.10.2025
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Quand le sléectionneur conseille, ici Thibaut Basque.
Quand le sléectionneur conseille, ici Thibaut Basque.

Vous étiez certainement l’un des observateurs les plus attentifs de la « summer league », qu’est ce que vous en avez pensé ?

Fifi Etcheberry. « Que c’est génial ! Que l’on puisse préparer l’avenir  de la sorte puisqu’on a les joueurs sous les yeux. Longtemps ils n’ont rêvé que d’Amérique et on pouvait les comprendre, aujourd’hui c’est fini, alors il fallait bien trouver un moyen de les intéresser, de les faire jouer. Donc, de ce point de vue la « summer league » est géniale, j’associe d’ailleurs celle que j’appelle la « summer league B » qu’organise Hossegor, c’est aussi un très bon travail. »

Et qu’est-ce que le sélectionneur national en a retenu ?

F.E : « Que les meilleurs étaient au bout, ce qui veut dire que le passage de 16 à 20 joueurs n’a pas bouleversé la hiérarchie mais que ce fut une bonne chose de faire entrer les jeunes. Certains ont répondu, d’autres moins, c’est la loi du sport  mais tous ont eu leur chance. Je dis ça parce que cette intégration des jeunes n’a pas fait l’unanimité, mais un, c’était un essai et deux, je le répète les meilleurs sont au bout. Il ne manque que Ludo Laduche mais il a joué sans être à cent pour cent de ses moyens en raison d’une vieille blessure »

On vous a écouté à la télévision, vous paraissiez heureux de voir Jean Olharan jouer au niveau ou il a joué, le classez-vous parmi les meilleurs dont vous parlez alors que vous ne l’aviez pas sélectionné pour la coupe des Nations ?

FE : - « Bien sûr. J’adore Jean Do, comme j’adore tous mes joueurs, je m’attache à être près d’eux et à partager au maximum. Je ne l’ai pas pris à Gernika, on s’en est expliqué tous les deux. Si vous voulez que je vous dise si le Jean Do de la « summer league » a toutes les chances de retrouver la sélection, je vous dis oui sans hésiter et à 200 %. Je suis heureux, tout le monde est heureux quand on le voit reprendre la place qu’il avait, quand il retrouve toute sa lucidité dans le jeu, quand il redevient le joueur qu’il sait être. »

Le mondial argentin c’est en octobre 2026, autant dire demain, est-ce que vous le préparez déjà, et si oui comment, en un mot quelle est la méthode Etcheberry ? »

F.E : - «Vaste domaine, la réponse est oui. Oui on y pense, je vous l’ai dit je m’autorise à m’en évader quelque peu car le 25 septembre était  le jour de mon départ à la retraite, donc j’avais plusieurs choses à préparer. Ma méthode, c’est que je ne fais jamais de pré-sélections, je fonctionne et pas tout seul bien sûr, avec des groupes de travail que l’on réuni. En pré sélection, le réflexe souvent observé c’est que le joueur appelé se dit ça y est je suis sélectionné. Le groupe de travail  comme son nom l’indique, tu travailles d’abord et puis surtout ça bouge à l’intérieur, il n’y a aucun confort. » 

Vous nous avez décrit votre avènement à la tête de l’équipe de France, votre passage devant la commission et le choix de celle-ci, vous nous avez dit avoir suivi le cursus classique des éducateurs, quels sont vos grands principes ?

F.E : - «La formation c’est une construction, la mienne est axée sur le projet éducatif. Je savais qu’il nous faudrait créer des catégories de jeunes, des U12, des U 15, U17,  des U19 ainsi de suite avec un projet de jeu commun développé dans des ateliers. Il n’est pas question de se comparer au Stade Toulousain mais c’est ce qu’il développe à merveille, on peut prendre des idées. Je m’en étais ouvert  auprès de Michel Poueyts, le DTN de l’époque. »

Effectivement vous deviez faire de l’effet avec un tel discours ?

F.E : - « On m’a pris pour un fou, oui quand je disais qu’il nous faudrait des centres de formation structurés, travailler dans la continuité, faire appel à des spécialistes de la préparation physique, médicale, mentale et puis petit à petit, comme on dit… Aujourd’hui, tout est loin d’être parfait mais  nous avons un centre de la performance à Saint Jean de Luz et il en faudra d’autres, Pau par exemple doit en avoir un. On a la chance de posséder de bons gamins, ils ne rechignent jamais à rester jusqu’à 23 heures le soir, on se doit donc de continuer à leur offrir de telles structures.»

Eric Irastorza est aussi impliqué dans ce pôle de performance qui réunit une grosse dizaines de jeunes et d’espoirs de la spécialité ?

FE : - «Je ne vais pas vous préciser qu’Eric Irastorza est un immense champion de notre discipline. Je me souviens avoir eu une discussion avec lui lors du mondial de Barcelone, c’était en 2018, il était encore joueur de l’équipe de France. Je lui avais tenu a peu près ce discours, nous avons de moins en moins de joueurs, si l’on veut survivre ce sera en créant une image basée sur le respect. Trop de jeunes ne savent pas qui tu es, ils te connaissent à peine. Il faut que tu ailles vers eux, il faut qu’ils sachent qui ils ont devant eux. Aujourd’hui Eric est en prise avec ce discours, au centre de performance, les jeunes savent le poids de l’héritage dont ils bénéficient. Et le pôle est au point. »

Est-ce que le sélectionneur de l’équipe de France pense que les tricolores sont au niveau de l’Espagne, ou plus exactement d’Euskadi puisque le Pays Basque est désormais reconnu comme une fédération à part entière, avec des chances de prendre le dessus en compétition ?

F.E : - «Les derniers résultats tendent à prouver qu’ils sont devant, soit. Mais nous possédons des joueurs de qualité quand eux sont vieillissants, Imanol Lopez a passé la quarantaine, il n’a pas eu que des bons moments durant la « summer league », Aritz Erkiaga est le numéro 1 mondial des avants  mais il aura lui aussi un an de plus...Alors, ils ont une relève qui arrive, Urreisti est un très bon joueur devant et on a vu à Pau un Mikel Manci à un très bon niveau. Est-ce que nous n’avons pas de quoi leur répondre ? Je suis persuadé que si. Prenez l’exemple de la coupe des Nations à Gernika en juin dernier. Nous sommes dominants et si Ludo Laduche ne se trompe pas de stratégie, je crois que l’on doit gagner.  Je le dis car je m’en suis expliqué ensuite avec lui, sur le moment il était imperméable et ne voulait ni ne pouvait rien entendre. »

Dans le même ordre d’idée, en 2022 à Biarritz, la demi-finale France-Espagne est épique et à 9-9, troisième manche, une pelote de Jean Olharan pour aller en finale sort de quelques centimètres, du coup ce sont Göikoxea et Lékérika qui y vont…

F.E : - «Si je m’en rappelle… cette pelote, elle me passe devant les pieds et elle est faute certes mais d’un rien. Si elle est bonne c’est pareil et là on parle du coup du siècle. Jean a fait ce qu’il avait à faire. Jamais je n’en voudrais à un joueur de tenter s’il pense qu’il doit tenter. Je le protégerais toujours.»

Donc on joue les yeux dans les yeux ?

F.E : - « On a de bons jeunes nous aussi, on a des joueurs de qualité plein de fougue et l’on partira en Argentine uniquement avec des « guerriers. Je suis persuadé qu’on a des garçons qui peuvent les déranger...»

Quelle définition donneriez-vous du sélectionneur « Fifi » Etcheberry ?

F.E : - « J’aime mes joueurs tous mes joueurs, on peut prendre des décisions parfois fortes mais l’un n’empêche pas l’autre. Donc je partage un maximum de choses avec eux. Sur la cancha, s’ils perdent c’est moi qui perd, s’ils gagnent c’est eux qui gagnent.»

En un mot vous êtes très proche ?

F.E : - « Oui, s’ils sont malades je le suis aussi, s’ils sont blessés je le suis aussi... Nous avons des joueurs extraordinaires humainement donc ça me réconforte.»

Recueilli par Gérard Bouscarel

Nos photos:

A l'initiative de l'association des basques d'Amérique et dans le cadre des échanges France-USA, un tournoi international avait été organisé au fronton de Milford. La délégation française, qui pose en costumes officiels devant l'entrée du fronton était conduite par Bernard Casty et comprenait Fifi Etcheberry, Jean Marc Olharan que l'on voit tout de blanc vêtus, mais aussi les mauléonnais Ourthe et Lopez. C'était en 1985 et la sélection français l'avait emporté d'où ce trophée recu par Jean Marc Olharan et le lien qui unit les deux hommes depuis....

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