Une Section XXL
Il y avait une surprise ce vendredi soir, le premier du mois d’octobre, au bord du jaï alaï palois : le forfait de Jérôme Portet en raison de problèmes personnels ! Il avait donc été fait appel au second arrière du club « vert et blanc » Paul Caparrus qui s’apprêtait alors à revêtir la tenue du pelotari stakhanoviste, cette partie en compagnie des premières séries s’ajoutant à un programme qui passe le samedi par Mauléon pour la 2ème journée de son championnat à lui, celui des 2èmes séries en compagnie de jullen Zamora, et qui se poursuivra dimanche à Durango, là où avec Charles Bonin, il jouera pour une place en finale du prestigieux tournoi de « San Fausto ».
Surprise seconde !
Et puis cette première surprise céda la vedette à une seconde surprise, le gain de la seconde manche des palois, donc Jean Olharan et Paul Caparrus prise face au BAC, c’est à dire Johan et Gorka Sorozabal. On parle tout de même là des deux frangins lancés sur la route du championnat de France pour y défendre leur couronne, on parle là encore des deux puntistes que Pau saluait le 6 septembre dernier dans la même gerbe d’applaudissements, ils étaient tous deux numéros 1 à leur poste de la « summer league », on parle là toujours des deux garçons que l’on verra sans aucun doute sous le maillot étoilé des USA lors de la confrontation Europe-Amériques de fin de moins.
Surprise, troisième
Et puis encore, cette seconde surprise s’effaça au profit de la suivante. Mais là, le mot surprise nous parut bien faible pour illustrer ce que vécurent tous ceux qui n’auront pas regretté leur déplacement, puisqu’ils vécurent le succès, au bout du bout, à 10-9 d’une Section Paloise XXL, on a même envie de rajouter le T à XXL comme le faisait les américains pour préciser que c’était « tall », que c’était grand…Et l’on sut à la manière nerveuse dont Gorka se débarrassa de son gant, à celle plus incrédule de Johan pris à contre pied sur le derneir deux murs d’un Olharan majuscule, que les deux adorables biarrots n’étaient pas venus pour ça. N’avaient-ils pas entamé la première manche sur un 5-0 qui pouvait effrayer quelque peu le clan des Caparrus venu en nombre fêter l’avènement du « petit »…
Non ne croyez pas qu’on s’emballe. Oui ce n’était que la 4ème journée de poule d’un championnat de France qui s’éternisera jusqu’en mars après le retour des « américains ». Non ils n’ont rien gagné nos deux mousquetaires, sinon une belle grosse tranche de bonheur qu’ils ne dissimulèrent point d’ailleurs en quittant le fronton bras dessus, bras dessous et sourires jusqu’aux oreilles. Et ils en firent profiter tout leur monde puisque de Biarritz seul Laurent l’ancien champion papa des fistons champions avait fait le déplacement et on sait l’homme suffisamment philosophe pour ne pas dramatiser cet accident de parcours et pour avoir su apprécier la montée en puissance de Paul Caparrus au cours de la partie.
Un Olharan majuscule,
Car c’était bien sûr, sur son gant qu’était posé l’énigme du soir ? Et pour cause le haut niveau lui était quelque peu passé sous le nez cet été, il y avait donc pas mal de parties qu’il avait perdu le contact et si nul ne doutait de sa détermination à sauter sur l’occasion de frapper un grand coup, tout le reste demeurait sous point d’interrogation. Que la première manche ne leva pas tout à fait, il y fut un peu tendu, un peu nerveux, enfin pas dans son assiette tout à fait. Jean Olharan eut donc beaucoup à faire il le fit mais en trois séries dont deux pour eux les Soro réglaient l’affaire : 5-0, 7-7 et 15-9. Nettement plus fringant, jusqu’à être bon et applaudi, il revint libéré à l’attaque de la seconde, encourageant Jean Olharan à en faire encore plus pour entraîner son partenaire. Les deux frères de la côte en conçurent quelque amertume et quelques regards noirs de l’un à l’autre… La Section emballa non seulement l’affaire avec maestria (15-8)mais encore emplit elle sa gourde d’une confiance qui fit que la belle ne leur échappa qu’à 3-6, et qu’ils restèrent ensuit au contact, faisant une course de traînard (6-7, 7-8) pour mieux cueillir leur proie, Jean Olharan ajustant un superbe deux murs juste après qu’une pelote paloise ait frôlé la correctionnelle au filet… 10-9 avec beaucoup de surprises mais un vrai beau moment de plaisir, et un enseignement, un vrai Paul Caparrus sait le chemin qui mène plus haut...
Gérard Bouscarel