Jean Olharan, sourire retrouvé

Jean Olharan était ce mardi 2 décembre, un homme pressé, entre la valise à boucler pour prendre l’avion pour Miami, via Bilbao, ce mercredi matin à 7 heures, une visite chez le coiffeur et un tas d’autres petites choses à ne pas oublier quant on part en voyage si loin. Jean Olharan appartient au contingent de la grosse vingtaine de puntistes qui disputeront la saison d’hiver du casino de Dania jusqu’à la fin du mois de février. Mais l’homme pressé n’en cachait pas moins un pelotari souriant ne laissant même pas transpirer les séquelles d’une très courte nuit. C’est qu’il était rentré de Gernika où dans le cadre des « winter series » il continuait d’ assurer aux côtés de Gorka Sorozabal le remplacement de son frère Johan blessé à la cheville depuis la rencontre Europe-Amériques de la fin octobre.
Et au 3ème duel, Olharan...
Ce sourire était celui d’un vainqueur et pas de n’importe quel vainqueur… Dans la course aux demi finales du tournoi de Gernika le duo du palois et du biarrot s’était offert le scalp du duo basque de Biscaye composé de Aritz Erkiaga et????Ibarluzea. Jean Olharan aura donc assuré un intérim laissant à Johan Sorozabal l’héritage d’une demi finale, ce n’est pas si mal mais il aura aussi et surtout remporté un duel face au champion d’Ispaster, il s’agissait du troisième mettant aux prises les deux hommes et on ne rappellera pas que les deux premiers, dans le cadre de la ligue des Nations de Barakaldo avaient été remporté par le joueur de la sélection d’Euskadi.
« Je n’ai pas mal joué, je n’ai pas joué »
Ou plus exactement si, on va se les rappeler puisque, la déception et la colère digérées, Jean Olharan y était disposé et pas mécontent de pouvoir donner sa version après en avoir lu pas mal.
Pour résumer disons qu’il n’était pas d’accord, mais pas d’accord du tout, avec l’analyse selon laquelle il avait mal joué. « Je n’ai pas joué du tout » oppose t-il « je casse mon gant à 5-3 dans le premier set et le gant avec lequel j’ai continué, je ne l’avais pas touché depuis deux mois or il avait travaillé.» Plus qu’un détail apparemment puisque la suite des évènements c’est que le palois, ayant mesuré ses difficultés, a demandé à ce qu’on le change au profit de l’autre avant sélectionné, Emeric Libois. « J’ai su après coup qu’il était parti s’échauffer, mais je ne sais pas pourquoi ça c’est arrêté là... »
Avec ou sans le bon gant...
Sa défense, ou pour le moins son analyse, prend en compte une donnée supplémentaire, « Avec mon gant lors de la première rencontre je perd à la belle 8-10, avec mon gant à Gernika nous gagnons avec Gorka Sorozabal qui fait un gros boulot derrière, mais je crois avoir eu aussi de bons moments, ça doit bien venir de quelque chose non ? » Voilà pour la plaidoirie, fort respectable de l’avant de l’équipe de France, plaidoirie qu’il était dans l’incapacité de développer vendredi soir à Bilbao, quand la déception et le désarroi prenaient le pas sur tous les autres paramètres. Jusqu’au podium où il avait toujours le rictus sévère et semblait ailleurs, on parierait qu’il aurait mille fois voulu échapper à ce long cérémonial sans risque de se tromper oui mais, voilà le statut pro exige d’assurer dans les bons comme dans les mauvais moments…
Donc le succès de Gernika en trois manches lui a fait le plus grand bien, il trouvera le voyage en avion bien moins long comme ça, lui qui part en sachant qu’il sera de retour pour la « Cesta de Nadaü » dont il jouera la finale le 19 décembre au soir pour accompagner les derniers « èrebots » de David Minvielle, son pote, sur une cancha ! Et puisqu’on parle d’èrebot, on rajoutera sur l’épisode Barakaldo que c’est en se couchant pour reprendre un « èrebot » qu’il a cassé le tacot de son gant... Fin des débats !
Et maintenant, les « quiñiélas US…
La suite s’écrira donc en Floride dans ce jaï alaï version américaine de Dania, qui est l’un des casinos resté le plus longtemps fidèle à la cesta punta, quand tous les autres fermaient où se tournaient vers d’autres activités, on pense notamment aux machines à sou. Dans le peloton des partants, il retrouvera notamment son équipier chez les bleus, Emeric Libois, et puis ses deux « partenaires » des « winter séries », les frères Soro qui devront faire des allers retour pour honorer et Gernika et Dania, puisque Johan Sorozabal retrouve sa place désormais aux côtés de son frère.
Le menu en Floride est simple, c’est quiñiéla tous les jours avec la première sentence à la fin décembre où les huit premiers avants et autant d’arrières sont qualifiés pour disputer le tournoi par équipe associant les deux premiers de chaque poste, les seconds, les troisièmes et ainsi de suite. Ils se rencontrent en quart, demi et finales selon la formule classique d’un play off, le 1 contre le 8 le 2 contre le 7 etc … Bien entendu les spectateurs parient tout au long des quiñiélas quand les joueurs accumulent et des points et des dollars….
Gérard Bouscarel
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