Raymond Cazadebat immersion pelote
Pour peu que vous ayez quelque affinité avec la pelote basque, pour peu que vous soyez un habitué du fronton de place libre, du jaï alaï, du trinquet, du mur à gauche, voire des quatre sites, où elle se pratique, pour peu que vous soyez, gomme creuse, gomme pleine ou cuir, alors vous l’avez vu l’homme arpentant les “canchas”, l’appareil photo en bandoulière, le stylo et la feuille de papier à la main. Et puis aussi, serrant des mains, beaucoup de mains, preuve indiscutable de ce qu’il est connu comme le loup blanc, si tant est qu’un loup blanc soit terriblement connu, mais bon il va ainsi de pas mal d’expressions popularisées sans que l’on en connaisse le pourquoi ou le comment.
Raymond Cazadebat, vous l’aurez certainement reconnu à travers ces quelques raccourcis, a fait de la pelote, et il y a fort longtemps maintenant, une compagne permanente, une inséparable amie, une dévorante maîtresse. Ce n’est pas qu’il l’ait martyrisé longtemps, raquette à bout de bras, la boule de gomme, non, l’instit à la retraite, sut très vite que son avenir était bien davantage à l’extérieur des lignes qu’à l’intérieur. La pala, en loisir avec les copains, fut au menu jusqu’à ce que le corps fasse passer les feux à l’orange pour signifier l’arrêt au stand.
A Monassut déjà
Alors Raymond Cazadebat, homme de précision, de méthode, et de grande patience se consacra à parfaire ses connaissances en matière de secrétariat, ce poste où généralement, dans les clubs associatifs les candidats ne se bousculent pas. Ce poste que les potes de Monassut réservèrent au palois peu après son retour d’Afrique du Nord, en 1982, où il alla enseigner. La pelote et Raymond Cazadebat entretinrent des relations d’autant plus proches qu’il est au nombre des pratiquants dans le tout récent mur à gauche que la commune inaugura en 1979, comme pour ancrer davantage son identité pelote. Le jeune secrétaire trentenaire ne tarde pas à manier le savoir-faire : en 1985 il place le club sur la carte fédérale, via son affiliation. En 1990, dans le sillage de Paul Arnautou, fervent défenseur de la spécialité, il est à l’origine du Frontenis club de France. La fidélité, comme autre vertu cultivée, l’homme va trouver à la Ligue, où il est élu en 1992, un terrain d’expression qui met en lumière toutes ses qualités. Ce ne sont pas de simples mots pour faire plaisir, mais bel bien une élection couvrant quatre mandats de quatre ans. Seize ans, ça dit tout de la qualité du travail fourni, et la ligue du Béarn aurait bien volontiers prolongé le bail si la rencontre avec Gérard Pierrou, en 2004, ne lui avait pas dessiné un autre destin, c’est en “vert et blanc” désormais, à la suite de Roger Gaits, que Raymond Cazadebat va “secrétarier” et pas qu’un peu. Il est auprès du président de la section, au même titre que quelques autres, peu nombreux aujourd’hui, l’un des membres de la garde rapprochée, l’un de ceux qui compte par grappe de dix leurs années de présence à ses côtés.
Un travail de fourmi
Il faut maintenant que l’on vous précise que le chasseur d’images qui sillonne les “canchas”, cache un autre chasseur, le chasseur de résultats, que l’appareil photo et le stylo qu’il promène ne sont que la partie émergée de l’iceberg de travail que le secrétaire brasse au quotidien et sans jour de repos. Car, la pelote est ainsi faite qu’elle vit souvent dans l’urgence, et que l’urgence repousse la tâche qui n’était pas urgente, mais le devient inévitablement, c’est le principe des vases communicants. Elle est encore, au niveau de la programmation, non seulement dépendante de dame météo pour la place libre, mais encore des acteurs dont l’entente -ou la mésentente- fixe le calendrier. C’est, direz-vous avec raison, le lot de tout secrétariat oui, bien entendu mais avec cette spécificité pour la pelote, qu’elle surfe sur deux dizaines de spécialités, à l’intérieur desquelles sont définis des catégories mais aussi des niveaux, qu’elle jongle entre les championnats de ligue et les championnats nationaux, en un mot qu’elle est parfois compliquée à suivre... Alors quand la section pelote de la Section Paloise annonce plus de 200 licenciés, pour tout bien comprendre le plus simple consiste à ... appeler Raymond. Il aura la réponse, n’en doutez pas et s’il ne l’avait pas il ne mettrait pas des lustres à la dénicher.
Vous qui nous faites l’amitié de parcourir le site new-look du club, vous en savez quelque chose qui, deux fois par semaine, venez trouvez résultats, programmes, présentations sans qu’il en manque un seul...
Vous savez désormais que ce travail de fourmi ne relève ni du hasard ni de l’intelligence artificielle, mais de la passion d’un secrétaire au service de son sport, de son club. D’un Raymond Cazadebat en immersion pelote au quotidien.