No items found.
En cliquant sur "Accepter", vous acceptez que des cookies soient stockés sur votre appareil afin d'améliorer la navigation sur le site, d'analyser l'utilisation du site et de nous aider dans nos efforts de marketing. Consulter les mentions légales pour plus d'informations.
Accueil
Actualités

Les Pierrou et le GR20 corse "L'hôtel notre étape de confort"

Le troisième et dernier volet des aventures corses de Christophe et Hugo Pierrou nous conduit à Vizzavona, la ville qui marque la séparation entre le GR20 nord et le GR20 sud. Ce dernier est, dit-on, moins rude, moins montagneux et moins technique… Nos deux randonneurs sont-ils au bout du tunnel pour autant ?
17.9.2025
Partager cet article

Je suis le texte qui sera copié

Et au matin du 7ème jour, Porto Vecchio apparaît... Le but est atteint!
Et au matin du 7ème jour, Porto Vecchio apparaît... Le but est atteint!

Le GR20 n’est pas Koh Lanta, loin s’en faut ! Au petit matin de la 4ème journée de nos deux palois, il y a tout de même une « grosse carotte » : l’arrivée dans la commune de Vizzavona ! C’est la mi parcours, mais bien plus en terme de difficultés. « Quand tu y es, tu peux dire que tu as fait plus que la moitié, 70 % du GR20, » pose Christophe quand Hugo sait que pour y être ce sera au troisième refuge du parcours, après 31kilomètres, 13 heures de marche  et 2000 mètres de dénivelé positif. Autant dire qu’il faut faire remonter très haut le curseur du courage et de la volonté.  Ils ne sont pas seuls à démarrer, ils ont retrouvé les quatre corses qui ont sensiblement la même approche du GR20 qu’eux, alors en groupe, l’union faisant la force, c’est pas plus facile mais plus sympa.

A 19 heures le soir, ils sont à la réception d’un hôtel de la ville !!!  C’est Cathy Pierrou qui, depuis Pau, a réservé une chambre, la dernière. « Pour une fois qu’on avait un peu de réseau on en a profité pour appeler, lui dire qu’on était en vie déjà (rire) et si « hâchés » menu qu’on voulait dormir à l’hôtel ». La décision, ils l’ont prise quand ils ont su que c’était gagné, qu’ils seraient bien  à Vizzavona, mais que le prix à payer fut d’amener les deux corps encore un peu plus loin dans le dépassement de soi.

Deux, trois heures sans faire de photos, sans parler

Pour gommer le handicap du départ, 45 minutes, on s’en souvient, pour oublier ce mur de 7-8 mètres  qu’il a fallu descendre en rappel, pour éviter  de tomber sur les cailloux du sentier qui descend sur 8  kilomètres, alors que les crampons des chaussures de Christophe n’ont plus de « grip », en un mot  pour sécuriser l’arrivée ils ont pris la « variante alpine » que propose le sentier. C’est plus court  bien plus court, les balises sont jaunes, c’est plus dur aussi, beaucoup plus dur. « Le vent souffle sur la crête, tu n’as pas le droit de te tromper, la concentration est au maximum. » se rappelle Christophe, quand Hugo a surtout le souvenir de « ces 2-3 heures sans faire une seule photo, sans échanger beaucoup de mots ».

Quand enfin ils reviennent  sur un chemin moins hostile, quand le second refuge est en vue, « tu sais que rien n’est fini, mais tu sais aussi que tu vas y arriver, que tu vas vaincre le nord.» Le GR20 ce n’est pas Koh Lanta non, mais  il n’empêche, « l’hôtel de Vizzavona » c’est notre épreuve de confort à nous »  on sait aussi qu’Hugo suit l’épreuve mythique...

Le sud moins rude que le nord… ?

On leur avait promis un GR20  moins rude au sud, il l’est au 5ème jour de l’aventure. Ils se sont même accordés une heure de sommeil en plus. Bien qu’il y ait 35 kilomètres à rajouter au compteur, et que les tendons d’Achille couinent un peu, l’étape est la moins rude qu’ils affrontent, la moins Corse aussi, « les bois, le cadre, on aurait pu être dans les Pyrénées. » Aujourd’hui c’est jour de course  pour le cheval « Paper trophy » de Christophe alors  s’il pouvait voir la course ce serait un vrai bonheur ! C’est Hugo qui douche l’enthousiasme paternel, « on peut même pas passer un SMS… Si tu arrives à avoir le résultat ce sera déjà beaucoup... » Nouveau petit miracle, après la douleur de Hugo qui s’estompe, c’est son téléphone qui capte  à merveille. Sur les hauteurs de Porto Vecchio qu’on aperçoit, loin certes mais qu’on  aperçoit, Christophe Pierrou assiste en direct à la troisième place de son cheval. C’est pas bon pour le moral ça ? Moins turfiste peut-être, Hugo commence à réaliser, « tu vois la mer des deux côtés de l’île au début et à la fin, et là tu te dis, ah oui quand même on a fait quelque chose... »

Christophe prend la tête

Pas tout à fait encore Hugo !  On vous avait annoncé un « Sud sympa » et il ne l’est pas vraiment au 6ème jour de marche. Le lever du soleil sur la montagne est certes très beau mais le reste…Les 30,5 kilomètres au menu, les 11 heures de marche sont une galère au pays des chèvres bien plus habituées à gérer les cailloux que les humains...Et quand ils s’aventurent sur la « variante alpine » plutôt que le sentier classique, ils se retrouvent au milieu de rien, sinon, d’un paysage lunaire. C’est bien l’ancien tracé du GR20 mais les balises rouges et blanches  ont été recouvertes de peinture grise. « Il faut monter jusqu’à 2100 m avant une longue descente pénible et d’autant plus dure que je glisse sans crampons aux chaussures. C’est la plus mauvaise journée d’Hugo, son moral est au plus bas alors qu’il a mené les trois quarts du circuit et que moi je suivais, » le tableau que dresse l’aîné n’est pas rose bonbon et ce n’est pas le taureau croisé qui l’éclaire… Il finit même par s’inquiéter Christophe Pierrou, « et si on était en train de se perdre ». Alors,  plus il stresse plus il accélère le pas, « vlan » le gros caillou est pour son tibia. Plus de peur que de mal  mais la confirmation de ce que tu « ne peux pas te relâcher une seule seconde ». Notre duo croise enfin un américain, « Ouf, nous ne sommes pas seuls »…

Quel bel anniversaire...

La dernière étape du périple,  c’est jour de fête, c’est le tour d’honneur à Conca, c’est l’orage annoncé  qui fait partir à 3 heures du matin pour l’éviter, mais il ne tombera pas, c’est « je n’ai plus mal nulle part mais j’ai mal partout »,  c’est plein de souvenirs qui se bousculent,  c’est un truc de fou et ils l’on fait, père et fils ensemble, liés, soudés, réunis, complices, solidaires, ne faisant qu’un. Il reste 13 heures de marche sur le plat descendant et lissé pour revenir à 200 mètres d’altitude, c’est cadeau ou presque, une broutille. C’est l’hôtel et la double douche, c’est « Auchan » et les claquettes, c’est des photos et des photos, encore des photos et puis c’est « Strava » cette application que Hugo a ouvert à Calenzana puis refermé à Conca. Elle a tout enregistré, elle sait tout de ce GR20 des Pierrou, non pas tout, elle ne sait pas qu’ Hugo avait choisi le GR20 en Corse pour fêter l’année des cinquante ans de son père ! Si jamais vous êtes à court d’idées pour le prochain cadeau d’un papa de 50 ans, n’hésitez pas, il vous dira tout Hugo Pierrou, tout et plus encore !!!

Gérard Bouscarel

No items found.
No items found.