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III-Les paris de Pau

Pau ne fait pas exception dans la carrière d’Eric Irastorza : il y a bien plus gagné qu’il n’y a perdu, il n’y a même jamais perdu, mais il n’y compte pas non plus un catalogue de parties. Et c’est même entre le roi et la cité royale, une symphonie inachevée puisque en juillet 2022 il se qualifie avec Jean Olharan pour la finale du « Master, » de la « Cesta Pau cup », finale qu’il ne peut disputer, il se blesse le lundi suivant à St Jean de Luz…
19.11.2025
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Je suis le texte qui sera copié

C’est le premier championnat du monde professionnel de cesta punta, en avril 2006,  qui lance les paris à Pau! La cité royale s’offre ainsi un joli podium mondial, elle rejoint les deux seules contrées où les paris sur la pelote étaient jusque là autorisés, les États-Unis et les Philippines. C’est le fruit d’un long cheminement dont la première étape est le déménagement du projet du complexe de pelote. Initialement prévu sur la plaine du Hameau, il arrive sur celle du Cami Salié. C’est que les paris en France ne sont en effet possibles que dans l’enceinte d’un hippodrome. Michel Inchauspé et Alain Lamassoure ayant fait voter un amendement à la loi de finances, les paris sont en marche mais à marche lente. Près de trois ans s’écoulent  entre la parution du décret au journal officiel, le 4 janvier 1998 et la fin des difficultés administratives en décembre 2001, c’est que  quatre ministères sont concernés. France Galop et Pau Jaï alaï  sont les deux organismes en charge de la gestion des paris sur la pelote, paris qui se feront sous le couvert du PMU.

Un lancement en grande pompe...

Le temps des paris palois, support du mondial des pros, durera deux ans, les premiers de l’existence du complexe, 2006 et 2007, soit bien moins que celui de leur mise en place. La réalité c’est que les paris ne trouvèrent jamais la clientèle suffisante à pérenniser les jeux.

Voilà pour l’histoire  éphémère des paris de la pelote à Pau. Elle est à copier-coller sur la liste des succès d’Eric Irastorza.  

Le lancement a lieu en grande pompe. Le jaï alaï palois tout neuf accueille les premiers championnats du monde professionnels de cesta punta en quiñiélas, ni plus ni moins. Ils serviront de support aux paris. Ce sont les meilleures équipes des meilleurs frontons américains, puisque c’est là bas que la discipline concentre le nec plus ultra des joueurs, que la fédération internationale fait venir jusqu’au pied des Pyrénées. Les frontons de Miami, avec 2 équipes, d’Orlando, et de Dania forment le gros du bataillon,  « Eusko-Basque », « Cesta Punta promotion » et le « Fronton de Pau » avec Laurent Alliez et Pierre Etchalus, le complètent.  Annoncés comme les épouvantails Iñaki Goïkoxea et Eric Irastorza justifient leur flatteuse réputation mais ils doivent tout de même attendre le dernier point pour s’imposer.

Ils récidivent l’année suivante mais ne sont pas plus souverains que lors de la  première édition, ils viennent coiffer tout à la fin le duo de « Pau-Fronton », David Treku et Laurent Alliez, qui a fait la course en tête, presque de bout en bout…Eric Irastorza ajoute donc deux couronnes mondiales à son palmarès.

Récidive  7 ans après

Pau a enterré les paris et les quiñiélas certes mais la Section paloise et la ville de Pau vont vite retrouver le sourire et savourer leur  désignation pour l’organisation des championnats du monde 2010, les dixièmes. C’est un vrai succès sportif et populaire, mais la barre est désormais placée si haut en matière de qualité que la Section va devoir se réinventer.  C’est fait dès décembre 2010 avec la première « cesta de Nadaü », un joli cadeau de Noël à l’aficion, puisque ce sont les meilleurs joueurs « sédentaires » des deux côtés de la frontière qui sont conviés à disputer cette épreuve qui fêtera cette année sa 16ème édition.

Voilà, l’hiver est habillé, bien habillé, quid de l’été ? La réponse elle est page 36 du livre « la pelote à Pau » de l’ami Jacky Alliez : « Profitant de la présence sur le territoire européen de la quasi totalité des professionnels de Cesta, la Section organise en juillet ou en août sur le jaï alaï du complexe des soirées mettant aux prises les meilleurs. Ainsi le 25 juillet 2014, la finale oppose-t-elle les champions du monde de 2011 à ceux de 2013 ». Ou l’on retrouve, sept ans après, Eric Irastorza sur la plus haute marche du podium.

Il est associé à Diego Beaskoetchea et il a battu Iñaki Goïkoetchea qui joue avec Imanol Lopez. De ce dernier, Irastorza  garde le souvenir d’un bien joli duel, « dès qu’il est arrivé à Miami on s’est « tiré la bourre bien plus d’une fois.» Les « palois » étaient en nombre au départ de ce « Mondial cesta pro » mais ni Jean Olharan et son arrière Laurent Alliez, ni Hormaetchea qui fait équipe avec Arnaud Alliez ne passent le cap de la première soirée.

Symphonie inachevée en 2022

On saute quelques années pour arriver à l’époque de la « summer league » que la Section paloise a intégré en 2021. Son épreuve, la « Cesta Pau Cup »  rejoint ainsi le « gant d’or » biarrot et les « internationaux » de Saint Jean de Luz pour donner naissance à la summer league.

C’est lors de la seconde édition de l’épreuve béarnaise en 2022 qu’Eric Irastorza est de retour sur le jaï alaï palois, mais pas seulement, il est de retour au pays de manière définitive dès lors que les casinos américains ont tourné le dos à la cesta punta pour préferer les machines à sous notamment.   A Pau, le grand Eric Irastorza est d’autant plus applaudi et soutenu que son avant s’appelle Jean Olharan, le chouchou du public, l’enfant du club. Le duo basco béarnais s’impose  à  Aritz Erkiaga et Thibaut Basque. Pau, où Irastorza n’a fait que gagner, mais ce n’est pas original  puisqu’il a gagné partout et très souvent, Pau donc, l’attend une semaine  plus tard pour disputer la finale du « Master ». Las, il se blesse à St Jean de Luz  dans les jours qui suivent et ne sera pas suffisamment remis pour jouer. Il doit donc déclarer forfait et doit être remplacé. C’est finalement Ayze Iturralde  qui épaulera l’avant palois. La doublette perdra 4-5  en 3ème manche.

Déception  au mondial biarrot

L’heure de la retraite sportive approche, Eric Irastorza a très longtemps, plus de trois décennies,  sollicité son corps et il lui a toujours répondu favorablement. Il a de son côté méticuleusement soigné sa préparation, et il en a été récompensé, ne subissant qu’une seule grande coupure dans sa carrière. C’est en 2004 quand, à St Jean de Luz lors du mondial, il est victime d’une rupture du tendon d’Achille.

Il devra bien subir une intervention pour la pause d’une capsule en titane sur la tête de l’os du col du fémur, il devra bien encore quitter le mondial biarrot en boitant bas à cause d’un mollet récalcitrant  mais c’est en 2020 puis en 2022, c’est à dire à une période où il sait très bien qu’il jette les derniers feux. L’usure est là et le moteur commence à toussoter.  Il lui refuse la sortie dont il avait rêver et qu’il avait si bien préparé. Il forme avec Ludovic Laduche, l’équipe de France A  et elle boit ce soir là le calice jusqu’à la lie puisque après Ludovic Laduche c’est au tour de l’arrière de se blesser  lui aussi. Faute de combattant le combat… ne cessa pas pour autant,  Ion Tambourindéguy, le remplaçant, dut finir la partie seul contre les deux futurs champions du monde basques espagnols Erkiaga et Lopez qui se qualifient, à moindre frais bien entendu.

Il n’y aura pas d’autre sortie paloise pour « le grand », il n’y aura pas d’autres sorties tout court. Quand on le revoit sur les canchas c’est sur le bord, de l’autre côté du rideau de protection. Si c’est avec un micro entre les mains c’est en tant que consultant pour la télévision, si c’est sans micro c’est qu’il est en représentation officielle en tant qu’élu sur la liste du président Lilou Echeverria.

Un jubilé pour la der de der

Près d’un millier de spectateurs vont cependant avoir le privilège de revoir « le grand » en tenue et le gant ficelé à la main, ce sont les amis pour la plupart, ce sont les gens qui n’auraient pas voulu manquer l’évènement pour rien au monde, ce sont ses supporters de la première heure, et puis ce sont ceux qui ont joué avec lui. Ils sont venus à Saint Jean de Luz pour son jubilé, sa dernière danse, son ultime représentation. Eric Irastorza a accepté de jubiler oui mais à la condition qu’une association caritative y soit associée. C’est « Haur Eri » qui sera l’heureuse élue. A l’hôpital de Bayonne, elle œuvre en faveur des enfants malades et de leur famille, s’efforce de leur rendre le quotidien un peu plus souriant. Le 1er juillet 2023, jour des festivités ce sont les responsables qui ont le sourire, Eric Irastorza leur remet un chèque de 10.000 euros, c’est aussi le fruit d’une quiñiela qui a eu lieu en lever de rideau du jubilé, quiñiéla  pour laquelle la fine fleur de la cesta punta, un bouquet de stars,  s’est retrouvé comme au bon vieux temps, qui n’est pas si vieux que ça d’ailleurs.

Une légende en marche

C’est même un plateau à faire rêver n’importe quel organisateur de tournois, qui est venu à ce rendez-vous qui conjugue à la fois l’amitié, la solidarité et puis le souvenir de tant de pelotes partagées, de tant de parties disputées, tant de quiñielas endiablées. Il y a ceux de la première heure, des premières couronnes comme Laurent  Garcia, il y a ceux des dernières joutes qui ne vont pas tarder, non plus, à tirer leur révérence, Goïko, Lopez, et puis il y a ceux qui continuent encore un peu comme Aritz Erkiaga. La partie finale  met en scène, à ses côtés, les trois basques espagnols, c’est une photo pour l’éternité, la réunion des quatre géants de ce jeu. Nul besoin de feu d’artifice, il est sur la cancha luzienne ce 1er juillet 2023 où Eric Irastorza gagne, une dernière fois, avec Goïko, 5-4 à la belle.

Il appartient ce jour là à  Lilou Echeverria, le président fédéral, Jean François Irigoyen, le maire de Saint Jean de Luz, et Emmanuel Alzuri premier magistrat de Bidart, qui compte Eric Irastorza dans son équipe municipale, d’honorer puis de saluer avec des mots choisis pour la circonstance,  des gerbes de superlatifs, des bouquets de compliments, des liasses de souvenirs, la carrière de l’immense champion, qui écoute droit comme un « I », et qui tient son fils, Ethan, trois ans et demi, dans ses bras. C’est une belle image que celle de cette transition. A ce moment là, l’émotion du joueur ne se mesure pas bien, celle du papa non plus. Elle est digne et toute contenue.

A cette heure là c’est sa légende qui est en marche.

Gérard Bouscarel      

Sur nos photos de Raymond Cazadebat

*Eric Irastorza et Iñaki Goïko sont sacrés à Pau pour la seconde année consécutive qui sera aussi la dernière des paris.

*Le compte rendu illustré du second championnat du monde pro en 2007.

*En 2022, Jean Olharan et Eric Irastorza  disputent ensemble la « Cesta Pau Cup »

*Le salut d’un immense champion au public palois.

*Eric Irastorza face à Thibaut Basque.

*Toute l’envergure d’un joueur de près de 2 mètres

*Quand Eric Irastorza retrouve à Pau Aritz Erkiaga qu’il a vu arriver à Miami..

*En compagnie de Lilou Echeverria et de Gérard Pierrou, lors d’une visite à Pau.

A suivre

IV-Eric Irastorza, un palmarès 3XL

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