Cesta de Nadaü Les tenants de retour
Le traîneau du père Noël est en approche, il franchit ce vendredi soir au complexe de pelote (20h lever de rideau féminin, 21h demi-finale) une seconde étape avant de nous poser sur un plateau et David Minvielle et Jean Olharan qui, pour avoir commencé ensemble ont décidé de terminer ensemble, enfin pour ce qui est de terminer, seul l’enfant de Carresse Cassaber met un terme à sa carrière. C’est son corps qui a conseillé au quadra de mettre le clignotant et de se garer une fois pour toutes et c’est l’appel de ses nouvelles responsabilités à la tête de l’exploitation agricole familiale qui a mis le point final. Mais il s’offre une dernière représentation à l’occasion de cette seizième « Cesta de Nadaü », pour partir à l’endroit même où il y a quinze ans il est arrivé.
C’est en 2010, sur cette même cancha en compagnie du même partenaire, Jean Olharan, qu’il devenait champion de France, offrant ainsi à la Section Paloise son premier titre de la spécialité. David Minvielle licencié au BAC biarrot jouait alors en « extension » pour la Section, il faut le préciser.
Barandika-Lekerika on monte d’un cran
Pas besoin d’attendre une semaine de plus, le 19 décembre, le tandem Olharan-Minvielle est d’ores et déjà qualifié pour la finale. Quitte à lui rendre hommage, les dirigeants de la Section Paloise n’ont pas lésiné, ce sera, à minima, un hommage de finaliste, peut-être de lauréat…
Qui pour rejoindre ces heureux finalistes de droit, voilà la question à laquelle se chargera de répondre la seconde soirée du « Nadaü », soirée qui monte incontestablement en intensité par rapport à la première et son faux quart de finale où, Enaüt Urreisti et Jérôme Portet ont confirmé le gant en main le pronostic favorable qu’ils avaient sur le papier.
Ce soir c’est l’inverse chez les observateurs, le favori il arrive de Biscaye, de Gernika plus exactement, c’est le duo Xabier Barandika et Unaï Lékérika, le tandem victorieux de la précédente édition, tandem qui ne cache pas ses ambitions de revenir pour confirmer ce succès. C’est qu’il y a le prestige de l’épreuve, inscrite dans le circuit de la « jaï alaï league » et donnant à ce titre des points qui servent à établir le classement de fin de saison. Ces deux là sont aujourd’hui les numéros 2 d’une fédération d’Euskadi très riche en pointures de cesta punta puisque Erkiaga et Lopez en font partie, qu’Enaüt Urreisti est lui aussi basque à part entière et annoncé comme le futur grand.
On tient donc là une première opposition qui promet, Barandika-Urreisti, le calme et la tête froide contre l’intuition et l’impulsivité !
« Bien jouer »
L’autre confrontation, celle des arrières, qui pèse toujours davantage sur une partie que celle des avants, elle est d’autant plus originale qu’elle nous présente le seul non ibère de la soirée : Jérôme Portet, l’arrière de la Section paloise, dont il est aisé d’imaginer le rêve … C’est bien sûr celui de jouer la finale contre deux copains, l’un de tous les jours à Pau, l’autre des canchas. Et lui Jérôme Portet, s’il ne s’insurge pas contre le pronostic favorable à ses adversaires, il prétend avec force que ses chances et celles de son avant bien entendu, sont réelles. Il pose néanmoins un préalable, celui de « bien jouer ». Et en bien jouant il dit encore avoir dans le gant de quoi éviter la force du bras droit de Lékérika, « en le faisant jouer sur son revers ».
Au delà des certitudes Jérôme Portet, affiche un gros moral, un optimisme que l’on ne prend pas en défaut, s’il ne l’était pas, convaincu « de ses chances, il préférerait raccrocher le gant .»
Les contre pieds de la cancha
La volonté du Palois, qui a fort bien tenu sa place la semaine dernière le talent brut de Urreisti capable de mieux jouer que quiconque, mais capable aussi d’être submergé non pas par l’émotion mais par une non réussite, par deux trois pelotes échappées, est-ce suffisant pour perturber, voire mettre à mal la belle mécanique Barandika-Lekerika.
Inutile d’aller plus loin dans l’analyse, pas la peine de se projeter, la cancha et le mur de frappe ne livrent jamais leur secret, ils les réservent aux acteurs et c’est le plus souvent de jolis contre pieds aux prévisions. Et la pelote, cette petite boule recouverte de peaux de chèvre, sait-on combien son choix à d’influence sur le dénouement d’une partie.
L’essentiel c’est que ces contre pieds nous offrent à nous spectateurs un spectacle, comme cette spécialité sait si bien le faire tant les acteurs sont talentueux, tant cette pelote voltige à plus de 200 kilomètres impressionne, mais on ne va pas se mentir le peuple de la pelote à Pau viendra, en grande majorité, avec le secret espoir de voir l’arrière palois tordre le cou aux favoris.
On a toujours aimé chez nous que le réputé moins fort vienne à bout du soi disant plus fort, mais ne contrarions pas Jérôme Portet qui n’entend pas enfiler le costume du plus faible, non, il envisage seulement « bien jouer » . On en accepte l’augure, bien évidemment. Et on piaffe d’impatience de voir s’avancer le traîneau du père Noël.
*La première partie du programme sera assurée (20h) par les féminines qui disputeront elles aussi la seconde demi finale. Marie Laugier et Romane
Mercadier seront opposées à Anouchka Pape, sectionniste également, qui jouera avec Frida Watkins dont le nom dit mal qu'elle a été formée à Markina par le grand Iñaki Goïkoexea.
Gérard Bouscarel
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