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Billet David Minvielle, la révérence d'un Monsieur

David Minvielle est à l'affiche, ce vendredi, de la première demi finale du Master 2 de la "Cesta Pau Cup". S'il gagne en compagnie de Johan Sorozabal on le reverra dans une semaine, s'il ne gagne pas il aura disputer la dernière partie de sa carrière à Pau. A 40 ans l'enfant de Caresse Cassaber a en effet décidé de raccrocher pour se consacrer à l'exploitation familiale et puis aussi à sa famille. C'est un chevalier qui tire sa révérence.
28.7.2025
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David Minvielle, un chevalier
David Minvielle, un chevalier

Ce 1er août la « Cesta Pau Cup » fait disputer son deuxième « Master ». Vous connaissez le système, deux soirées demi-finales débouchent sur une finale et les résultats donnent à chacun des acteurs un certain nombre de points dont le cumul enverra les quatre meilleurs disputer le « Slam ». Entre « Master » et « Slam » la différence est essentiellement financière.

Voilà pour le décor de la soirée.

La rencontre opposera Enaüt Urreisti et Thibault Basque à Johan Sorozabal et David Minvielle. C’est un joli panachage. Celui de la génération montante et prometteuse des avants et ce, des deux côtés de la frontière. Celui de la génération des arrières français au pouvoir, de joueurs que la solidité et l’expérience ont maintenu en haut de la pyramide avec une belle constance.

Ce cocktail, bien dosé de surcroît,  promet une belle partie. Les acteurs sont de bons acteurs. Très bons même. Ils ne se lancent pas à l’aventure devant ce mur de frappe. Tout ce qu’ils font face à lui est réfléchi, calculé, tactique, respectant un plan de jeu, et si possible préparatoire à la conclusion du point.

Des lignes partisanes

Et puis au bout d’une heure, un peu moins ou un peu plus peut-être, les meilleurs se seront imposés, en deux fois quinze points ou en deux fois quinze points et cinq de plus si chacun enlève une manche. Alors ces meilleurs là reviendront le vendredi suivant pour disputer la finale du Master 2 palois.

Ici, pourrait prendre fin, ce que l’on dit être une présentation, ici devrait prendre fin un timide début d’analyse. C’est le rôle le plus agréable du plumitif de service que de ne pas prendre parti, que de toujours retomber sur ses pattes.  

Une fois n’est pas coutume, les lignes qui suivent seront partisanes, très partisanes.

Cette partie là n’est pas, à Pau, la rencontre d’un joli panachage. Non, elle est bien plus. Elle peut être bien plus. Elle peut être la dernière de David Minvielle sur cette cancha.  

Au cœur d’un mois de mai passé à recouvrer des moyens physiques amoindris par la blessure, et on sait que c’est là un passage de solitude, propice à la réflexion, David Minvielle a vu venir à lui le bout du chemin, s’avancer l’heure de remiser le gant et le pantalon blanc. L’heure d’arrêter. Il a donc, avec la sagesse de l’homme de la terre, la raison du père d’une famille qui s’est ou est sur le point de s’agrandir, avec la franchise d’un joueur qui n’a jamais triché, annoncé bien haut et fort que cette « summer league 2025» serait sa dernière représentation.

Un chevalier s’arrête

Loin de lui l’idée d’effectuer une tournée d’adieux ce serait offenser la modestie de quelqu’un qui ne s’est jamais pris pour un autre, qui a toujours su que la réussite sportive était aussi aléatoire qu’une récolte de maïs, qu’un rien pouvait la transcender tout autant que la ruiner.

La retraite sportive de l’enfant de Caresse Cassaber qui fut toujours un peu chez lui à la Section, qui entretient avec Jean Olharan  une amitié plus solide que le métal des médailles conquises sous le même maillot, n’est pas un évènement en soi, elle est promise à tout un chacun, pelotari ou pas.

On pourrait donc la voir venir le 1er août ou bien le 8, sans trembler, avec une émotion comparable, qu’est-ce que huit jours de plus ou de moins dans l’immensité de la carrière du quadra ? Rien bien sûr, une pécadille.

Oui mais. On ne va pas dire à David Minvielle, comme le disait Jacques Brel à sa belle, « ne me quittes pas », puisqu’il s’en va de son plein gré, de sa décision à lui seul, peut-être aussi de Marion, son épouse. Simplement espère-t-on qu’il effectue une dernière valse, qu’il prolonge un peu, un tout petit peu, son plaisir et surtout le notre.

Parce que c’est un chevalier qui s’arrête. Un chevalier dont l’armure brillait souvent  de mille feux et s’ouvrait toujours, noble et généreuse. Peu importe qu’il ait fait tomber l’adversaire ou que celui-ci l’ai fait rendre les armes, de cela il se souciait bien sûr le champion. Mais pas au point de lui faire oublier que si l’essentiel était là, il n’était pas que là. Loin de là. Où ? Mais dans la modestie, son refuge, le sourire, son passeport, le retrait, son éducation, la douceur, ah la douceur, son deuxième costume.

Pau et la Section  vous saluent Monsieur Minvielle. Pau et la Section vous tirent leur chapeau et vous disent que si vous prolongez encore un peu, ne serait-ce que d’une semaine,  elles en seraient très heureuse. Nous aussi.

Gérard Bouscarel

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