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Nadaü, A l'impossible, ils n'étaient pas tenus:

Sans coup férir, en deux manches sèches, voire très sèches pour la seconde, les champions basques de Gernika, Xabier Barandika et Unaï Lekerika ont remporté pour la deuxième année consécutive la « cesta de Nadaü » (15-10, 15-5). Jean Olharan et David Minvielle se consoleront en ayant été plus que fêtés par un jaï alaï affichant complet.
20.12.2025
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Marion et Laurence, "l'aurresku" dansé pour l'hommage à David Minvielle
Marion et Laurence, "l'aurresku" dansé pour l'hommage à David Minvielle

Allons, maintenant que les lampions de la fête se sont éteints, qu’il ne reste plus sur le ciment de la cancha que quelques rubans multicolores  vestiges des fusées tirées en l’honneur des vainqueurs, oui maintenant que le score avait dans la sécheresse des chiffres quelques airs d’humiliation,  n’était-il pas annoncé ce cavalier seul, ce massacre à la tronçonneuse, ce défilé de points plus méthodique et plus régulier que le bruit des sabots des chevaux de la garde républicaine sur le goudron un jour de fête nationale.

Non, il n’était pas annoncé. L’estime, le respect, la sympathie, plus peut-être, et puis aussi le talent de Jean Olharan et de David Minvielle, nous avaient entraînés sur les chemins de l’erreur, de l’insouciance. Jamais ou si peu nous n’avions été aussi nombreux puisque le jaï alaï palois était plein jusqu’aux cintres, à nous fourvoyer sur les voies de l’utopie, a croire qu’il n’y avait rien d’impossible dans ce challenge  que relevaient nos deux béarnais  face à ces deux colosses de Biscaye.

Aux orties notre folle confiance

Et puis soudain, la vitesse avec laquelle le tableau d’affichage  s’emballa,

le rythme avec lequel semblait jouer une doublette et pas l’autre, nous réveilla, nous fit jeter aux orties toutes les bases de la confiance qu’on avait feint d’entretenir.

9-9 d’abord, et l’illusion maintenue à 8-5 à la pause fraîcheur  et puis une reprise comme un chemin de croix, 15-10 la paire basque avait pris ses repaires, réglé la mire, frappé aux bons endroits, elle n’avait pas lâché d’une semelle David Minvielle.

Sans doute parce qu’ils étaient portés par tout leur peuple, sans doute parce que l’orgueil du champion n’est jamais à négliger, sans doute aussi parce qu’ils avaient pu penser qu’ils valaient mieux que ça, revinrent-ils les premiers pour aborder la seconde manche, l’aborder mais aussi l’attaquer  de front, téméraires, braves, remontés comme des coucous et à 4-1 on se dit encore que… Et puis bientôt on ne se dit plus rien, même le dernier bastion de ceux qui étaient venus avec des portraits du citoyen de Carresse Cassaber, des affichettes à la gloire du tonton, rangea affiches et calicots.

Ensevelis, engloutis scotchés à 5

Ils furent remontés à 4,  profitèrent d’un but faux de Barandika pour mener 5-4 et puis disparurent corps et âmes, ensevelis, engloutis, dépassés, surclassés, ne pouvant même pas s’offrir un point de plus, rien qu’un point, histoire de faire rugir de plaisir les gradins, une fois encore. De 5-5 à 5-15, au moins jusqu’au bout avec un Barandika de feu et un Lékerika de glace, les hommes de la Biscaye respectèrent et leurs adversaires, et le public et leur sport.

Alors soudain, ressurgissait de nos mémoires, la petite voix si vilaine  qui n’avait cessé  de nous murmurer que l’on s’était emballé, qu’on avait perdu de la lucidité et peut-être plus encore, lorsqu’on pensait que…

Et de fait le retour sur terre était  des plus aisés, comment avait-on pu penser, une seule demi seconde  qu’entre Jean Olharan descendu de l’avion le ramenant de Miami à Bilbao, dans la soirée de mercredi et David Minvielle n’ayant pas rejouer une seule partie depuis le mois d’août, soit plus de 4 mois, ils auraient les ingrédients et le carburant pour enrayer cette machine  qui n’est pas loin d’être la meilleure actuellement sur le circuit, qui ne sera peut-être pas loin d’être numéro1 à l’heure des sélections pour le mondial d’octobre 2026. Ils eurent des réserves jusqu’à 9-9 et puis jusqu’à 5-5 et puis plus rien, ils en furent les moins surpris au demeurant.

Quel bel hommage pour David

La soirée finale du « nadaü palois » n’avait pas pour seul objectif de désigner le vainqueur de sa seizième édition,  non elle se voulait aussi rendre hommage à celui dont c’était la dernière sortie, la vraie dernière, célébrer l’amitié des deux béarnais scellée dès 2007 sur cette même cancha, couronnée en 2010 d’un titre national et prolongée quinze ans durant, au point d’avoir été à l’origine de cette soirée finalement aussi folle que belle.

Belle oui, très belle même puisque devant tous les siens, et un jaï alaï ayant pour lui une superbe reconnaissance, David Minvielle, les yeux rougis, pas par l’effort cette fois, reçut de la Section Paloise d’abord sous forme de vers, de Laurence et Marion, son épouse, ensuite un  « Aurresku » (prononcez Aourreskou) dansé, puis du groupe Kostalde de Guéthary, enfin un « Agur Yaunak » chanté, une trilogie d’hommages qui avaient valeur de victoire, de grande victoire. Et celle là, avec son pote de quinze ans d’âge, elle en valait beaucoup d’autres,vraiment beaucoup. Elle resterait gravée dans le marbre du complexe palois comme l’un de ses grands moments,  destiné à rejoindre son livre d’or lui qui va bientôt le fermer sur ses 20 ans !

*La "cesta de Nadaü" réservée aux féminines à vu le succès des biarrotes Oihana Sorozabal et Shana Gonzalez victorieuses en trois mances de Anouchka Pape et Frida Warkinsk, (10-15, 15-12, 5-2)

Gérard Bouscarel

Reportage photo de Raymond Cazadebat

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