Portrait Yon Gavillet ne s'interdit rien
Il n’y a pas eu de deuxième surprise sous le toit du mur à gauche palois:C’est Yon Gavillet et son arrière Damien Picard se sont inclinés en finale du fronton serie’s face à Lucas Hourçourigaray et Nicolas Hourmat, non sans leur prendre une manche, donc en les forçant à disputer une belle. Pas de quoi lui ôter le joli et franc sourire avec lequel il avait quitté le complexe de pelote, la veille au soir.
Une victoire de prestige
C’est qu’au niveau des cartes de visite que présentait la 2ème édition du « fronton serie’s , la sienne était l’une des moins noircies quand d’autres s’étalaient recto et verso… Ce qui ne l’empêcha point de signer, avec son arrière toulousain, la première surprise de l’après midi - on sait qu’il y en eut d’autres - et c’est aussi l’une des vertus d’un circuit comme celui du fronton série’s que de donner aussi leur chance à d’autres joueurs que les plus grands… Yon Gavillet, 23 ans, l’a saisi à pleine dents cette opportunité, et il en était naturellement tout heureux de cette demi-finale victorieuse face au duo basque espagnol Landetta-Insausti. Le premier nommé fut champion du monde espoir en 2018, tandis que son partenaire n’est pas seulement le fils du célèbre Oscar, légende de ce sport, non il est lui aussi déjà un grand, double champion d’Espagne sortant, à cuir et à corta, champion du monde des moins de 22 en 2021 à Valladolid et médaillé d’argent en paleta cuir lors de la même compétition ! « Non, ce n’est pas tous les jours qu’on bat Insausti, je ne crois pas l’avoir battu souvent » soufflait-il, à peine sorti de la cancha avec un visage trahissant l’intensité de l’effort...
« Lucas, c’est un gros plus »
Yon Gavillet ne savait pas encore qu’il retrouverait son partenaire de club, Lucas Hourçourigaray, en finale qu’il confiait tout de go à son sujet « c’est super de l’avoir avec soi au club, il est toujours de bon conseil et tu sais bien que c’est en écoutant et en travaillant avec les meilleurs que tu progresses, pour moi Lucas c’est un gros plus... » . Un bel hommage qui n’empêche pas l’irrespect, le lendemain dimanche Gavillet l’élève chatouillait le maître lui arrachant même une manche sans la moindre bavure… La belle proposa une dernière marche trop élevée, mais il n’en perdit pas son sourire pour autant. Le jeune « tournant et fraisant » chez Safran avait réussi un bon fronton série’s et il prenait date ne s’interdisant rien à l’avenir…
C’est qu’il n’a que 6 ans de pelote derrière lui, celui qui aurait tout aussi bien pu n'en avoir aucune et ne jamais mettre un pied sur une cancha…
Le foot rien que le foot
Yon Gavillet était football, tout football, rien que footeux, il jouait à l’Asmur et n’envisageait rien d’autres jusqu’à ce que la rupture des ligaments croisés du genou droit l'écarte de tout terrain. Et quand il y revient, tout en prudence, c’est avec un copain, sur un fronton, une pala à la main… « Oui, ça m’a plu tout de suite, beaucoup plu» se souvient il. Au point de mettre les bouchées double pour rattraper le temps perdu : Oui, je suis arrivé sur le tard mais je ne suis pas vieux, à ce jeu la maturité elle est à 28, 29 ans, plus parfois, alors oui j’ai des objectifs…
Le premier pour Yon Gavillet c’est de se qualifier dans sa poule de championnat du Béarn qui démarre le dernier week-end de septembre. Il s’y aligne avec Baptiste Etcheverria et entend bien poursuivre sur la route du championnat de France... Avec un talent certain, et une confiance renforcée par cette victoire au dépens de Landetta-Insausti, « oui ça fait du bien », sourit-il encore en se frottant les mains, et de plaisir et pour enlever la colle qui a si bien tenu la paleta…
G. Bouscarel