Une demi finale de place libre au grand galop
Un sixième succès en autant de rencontres, une finale de poule la semaine prochaine sur son fronton, contre le Bidart 2 d’Aimeric Libois, une qualification directe pour le dernier carré avec l’avantage de la cancha, voilà le gros paquet cadeau que le trio Jean Olharan, Hugo Pierrou et Jérôme Portet -sans oublier Paul Caparrus le 4ème mousquetaire « vert et blanc » au repos – a ficelé ce vendredi en fin d’après midi dans la moiteur du fronton de Guethary. L’Olharoa local, n’a pas pesé bien lourd dans la balance, le 40-24 final vous donnant d’ores et déjà une petite idée de la promenade de santé effectuée par cette équipe dont personne, on dit bien personne, pas même son président Gérard Pierrou, pas même son vice-président Jean Marc Olharan, pas même son coach Christophe Pierrou n’auraient osé prédire une telle aventure quant, au matin du 8 juin dernier elle s’en alla débuter son championnat sur une cancha théâtre de bien plus de ses malheurs que d’autres choses, celle des maîtres de ce jeu à trois, celle de Bidart ! Pourtant nul ne niera à ses trois là une autorité certaine en matière de place libre.
Jusqu’à 40 sans émoi…
On revient un court instant sur la facilité du succès de la Section. Le premier quart tout juste dépassé, la côte d’alerte était déjà atteinte pour des locaux distancés 7-14! Ils eurent le bon goût de signer 4 points de rang, le premier sur un but faux de Jean Olharan, si on le note c’est surtout pour faire remarquer qu’il interrompait la série de ses réussites à 174 ! Or on le sait, le but est à ce jeu l’exercice le plus technique et le moins naturel. Mais à peine la partie avait-elle repris quelques couleurs (11-14) qu’elle redevint aussitôt d’une tiédeur totale, le terme étant de surcroît de circonstance. Une série de 8 points des palois, maîtres du jeu, et Guéthary était rejeté loin, très loin, trop loin (22-12) pour que l’intérêt de la suite maintienne une quelconque incertitude. Le public se manifesta pourtant à l’occasion du 39ème point, le plus beau de tous, le plus disputé, le plus digne d’une partie d’élite. Chaque trio renvoya à bon la pelote à 6 reprises. La Section menait 25-14 et s’en alla jusqu’à 40 ainsi sans plus d’émotion et sans avoir à forcer…
La Section marche ainsi sur l’eau en place libre et qui sait aujourd’hui jusqu’où elle est capable d’aller cette équipe parfait mélange de deux générations, vrai cocktail de bons copains.
Ne pas croire que...
Attention tout de même elle n’a rien gagné encore, elle va se voir coller dans le dos du maillot une étiquette de favoris qui pourra être un peu plus lourde à porter. On sut en arrivant à Guéthary que Ludovic Laduche, en short et en claquette, sans sac de sport sur les épaules ne jouerait pas, pas plus qu’il n’avait joué mardi soir à Bidart. Or le sort de ses copains fut le même à quelque chose près (18-40). Il y a donc le Guethary avec Laduche qui pointait à trois succès aucun échec et puis le Guéthary sans Ludovic Laduche giflé à deux reprises. De même attend on désormais avec impatience la semaine prochaine (sans doute vendredi soir) de voir le Bidart 2 d’Aimeric Libois lui aussi invaincu, ce sera la finale de la poule, on ne dit pas la finale avant la lettre…
Entre sport et art de vivre
Attention donc encore une fois à ne pas se griser trop vite, trop tôt, à ne pas se voir plus beau qu’un Phoenix. Mais qu’il fut doux tout de même d’avoir l’œil assez distrait pour apprécier le cadre de jeu proposé ici à Guéthary. Ce n’est pas contrairement aux idées reçues, l’église et le fronton qui sont premiers voisins, non c’est la mairie et le fronton. Tous deux ont même mur mitoyen qui fait que si vous voulez retirer un extrait d’acte de naissance vous traverserez l'aire de jeu. L’autre bordure, en face, c’est une rangée de platanes bien taillés et d’un joli vert qui vient se poser sur les volets, rouges bien sûr, des édifices de la rue qui longe l’ensemble. Ce fronton là il est spécial pour qui y joue, il est écrin pour qui le regarde. Il n’est pas très grand, alors la pelote vagabonde s’égare des fois au-delà de ses lignes à elle. Elle n’a que l’embarras du choix pour se cacher, le Spot est sa terrasse que l’ombre noircit, l’immense bâtisse qui fut maison de retraite et qui patiente désormais en perdant de son éclat, le chic hôtel Catarie si bien fleuri, lui font la cour...Le jeu s’arrête ici plus longtemps qu’ailleurs sans doute, qu’importe au fond, ce sport est vrai sport, laissons lui aussi le temps d’être art de vivre…
Gérard Bouscarel