Merci qui, merci Libois!
Nous ne voudrions surtout pas offenser le moins du monde Nicolas Toucoulet l’arrière et Andoni Laloo le second gant, tous deux de la Kostakoak, venue à Pau, ce vendredi soir, remporter, face à la Section (40-36) un combat des chefs qui a, on ne peut mieux porter son nom, et demeurer les seuls invaincus de la poule unique du championnat de France, prenant ainsi un ascendant qui pour n’être que psychologique reste un ascendant. Non, qu’ils nous pardonnent tous deux d’affirmer que leur succès porte un nom, celui de leur premier gant, celui qui, lorsqu’il a pris la partie à son compte a dominé partenaires et adversaires, celui qui a fait avancer les siens au tableau d’affichage au même rythme qu’il faisait reculer Jérôme Portet loin derrière, celui d’Emeric Libois.
De moins 5 à plus 2
Il le fallait au demeurant que ce surdoué de la place libre, puissant, adroit, espiègle, sorte la panoplie des coups jusqu’à saouler l’adversaire et lui faire rendre le mur, puisque Libois et les siens venaient d’encaisser un 7-0 de la part des palois soucieux eux aussi de justifier leur standing de leader invaincu. Un 7-0 qui enrayait la prise de pouvoir des basques juste après qu’il eurent compter 6 points d’avance (de 31-26 à 31-33). La révolte des joueurs de la Section s’appuyait sur la volonté et le talent d’un Jean Olharan ayant décidé de jouer malgré sa fracture mais gêné pour appuyer sur son gant, la bonne tenue d’un Hugo Pierrou qui ne fut pas loin au final d’être le plus actif des palois, la résiliance de Jérôme Portet pas encore bousculé…
Elle tombait à point nommé, la révolte, car la partie des joueurs de la Kostakoak ressemblait étrangement à une partie de « trainard » celle que connaissent bien les coureurs cyclistes quand ils se font battre à l’arrivée par un rival qui n’a pas pris le moindre relais dans l’échappée… Pau prit donc les commandes à 3-2 et ne les lâcha qu’à 22 sans jamais prolonger ses séries de plus de 3 points (7-4, 10-7, 15-12). Au contraire des basques visiteurs qui après avoir marqué leurs rivaux à la culotte accéléraient nettement (25-21 puis 31-26, on l’a dit). Ils n’avaient plus mené de la sorte depuis le 2-0 initial…
Emeric Libois le facteur X
33-31 donc en faveur de Pau mais le facteur X dans le camp adverse, Emeric Libois qui ne leur laissa plus guère d’espoir qu’à 34-33 et 35-34, tout le reste gicla de son gant avec une telle puissance une telle élégance que la pièce retombait logiquement de son côté...
Le succès n’est pas cher payé, il vaut seulement une place de numéro 1 à l’issue des poules, devant la Section finalement dauphine mais il n’offre pas la moindre vision sur la suite du parcours puisque trop peu d’équipes sont à jour de leur calendrier.
La seule certitude c’est qu’on a bien eu droit ce vendredi soir à une partie s’apparentant à un sommet et que si la Kostakoak est bien dans la culture de la place libre, si cher à ce club, la Section est d’ores et déjà la belle surprise de la saison...
G. Bouscarel