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Ligue des Nations, Coupe du monde ou fête basque...

Vendredi soir à Guernika, la pelote basque vivait des instants historiques avec l’avènement d’Euzkadi en tant qu’équipe nationale, un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre et en fera couler encore beaucoup, surtout après que l’hymne espagnol ait été été conspué au point d’être inaudible. Les champions du monde Erkiaga et Lopez ont gagné pour leur nouvelle équipe comme ils gagnaient pour l’ancienne, mais la sélection française fut à deux doigts de faire trembler leur empire. Une sélection française qui accueillait Jérôme Portet.
7.6.2025
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L'équipe de France en argent, Les "basques" en or...
L'équipe de France en argent, Les "basques" en or...

Une nuit de sommeil, courte lorsque la cérémonie de clôture et la réception vous mènent bien au-delà d’une heure du matin, pour remettre toutes les images, les belles et les moins belles, en ordre, pour apprécier cette deuxième marche d’un podium mondial, pour mesurer le poids de ce qui n’était pas seulement un évènement, mais L’évènement avec un grand « L », un très (trop?) grand « L »  pour se promettre de revenir dans la maison « bleu de France » puisque d’y goûter ouvre  l’appétit,  une nuit de sommeil  ce n’est pas beaucoup. Pourtant Jérôme Portet qui ouvrait à l’occasion de cette première « Ligue des Nations », anciennement labellisée « Coupe du monde » son compteur de sélections et ramenait de Guernika une médaille d’argent, avait samedi matin les idées très claires et bien en place. Comme si cette étape au cœur d’une province de Biscaye en effervescence , n’était sur son agenda qu’un épisode de l’histoire qu’il a envie d’écrire, mieux qu’il se promet d’écrire. A 30 ans, le bel âge pour un arrière, le jeune homme venu de son Ariège natale à la Section pour découvrir puis se frotter au plus haut niveau, n’est plus l’éternel espoir qu’il était après son titre mondial chez les moins de 22 ans, c’était à Acapulco en 2015, et qui tenait les promesses  que par intermittence, qui possédait toutes les qualités  sans les exploiter totalement, qui naviguait un peu à vue, dans une discipline où, il est vrai il convient de se construire un peu tout seul.

Le discours qu’il a bien voulu nous tenir quelques petites heures après que le rideau soit enfin tombé sur ce jaï alaï sans pareil, et que Guernika se soit endormi comme si rien ne c’était passé, est désormais celui d’un garçon, celui d’un athlète, qui sait que les plats ne repassent pas souvent deux fois, qu’il a forcé la porte du royaume France, la petite porte puisqu’il était le logique numéro 2 de la sélection mais la porte tout de même. Tout en maturité, tout en froide analyse, on a revisité avec lui cette semaine pas comme les autres. Pas comme les autres parce que la pelote ne nous avait pas habitué à quitter le chemin de ses vertus et qu’elle l’a fait, pas comme les autres parce qu’elle a peut être changé le destin de Jérôme Portet…

On ne peut pas ne pas te demander  comment de l’intérieur on a vécu cette frénésie du public basque à l’occasion de la première apparition de son équipe nationale dans une compétition internationale ?

-Jérôme Portet : « C’est simple du premier jusqu’au dernier jour de la semaine, on a parlé que d’eux on a vu qu’eux, et si ce n’était pas très joli jusque là, on n’avait rien vu jusqu’à la dernière soirée qui fut, aux yeux de beaucoup très moche, surtout lorsque l’hymne espagnol a été conspué. Il y avait dans les gradins 80 % du public venu pour assister à un spectacle, et apprécier le beau jeu, et ce public là a été respectueux des joueurs, et puis il y avait une frange de 20 % qui était là pour  affirmer une identité, uniquement et rien d’autre... Au final, tu as le sentiment que c’était davantage une fête basque qu’une coupe du monde !»

On va revenir à toi et cette première sélection, tu joues avec Ion Tambour, le premier match de poule et vous atomiser les Philippines 15-0 et 15-3. Un tel score ça n’a pas du t’arriver très souvent ?

-JP : « Non, effectivement… 15-0 c’est le second et le premier c’est quand j’étais tout gamin...Le fait est que je n’ai pas beaucoup transpiré, mais bon en même temps on les a respectés, et on  voulait être sérieux de bout en bout. »

-Ensuite tu redeviens un parfait numéro 2, équipier modèle, derrière Thibaut Basque la logique?

JP : « Oui, Thibaut a fait de très bons matches en poule comme en demi finale, donc pas de problème. Je me suis concentré sur mon rôle et sur la qualité de mes entraînements. »

-Difficile de ne pas reparler de cette première manche de la finale, 13-8 pour la France, c’était imperdable ?

-JP : « Oui mais c’est perdu… On mène donc largement, on est bien en place, on a plus de gaz qu’eux, on est plus physique qu’eux, on frappe plus fort qu’eux, Lopez chez eux est bon mais ne fait pas mal...  et puis la machine s’enraye. Il n’en fallait pas davantage pour les relancer…

-On a vu un garçon plus que malheureux à l’issue de cette finale perdue, Ludo Laduche, ce n’est pas toi qui va l’accabler ?

JP : « Un lâcher trop haut qui peut faire 14-8, et c’est un héros, une « cortada » trop basse et la manche tourne… A 13-12 tu sais que ces moments là ils les jouent toujours mieux que nous… Mais personne ne lui jette la pierre, ce serait oublier qu’en demi finale, il est décisif. »

-Je suppose que cette expérience en « bleu » donne envie d’y revenir voire de s’installer durablement ?

JP: « Bien sûr et pas dans le même rôle que cette année. Ca donne surtout l’envie de faire tous les efforts pour revenir en numéro 1. J’ai mis ce maillot bleu, c’est une émotion et une sensation pas ordinaires. Le premier objectif est atteint, on passe au suivant, c’est le mondial de San Luis en 2026, je l’ai dans le viseur.

-N’est-ce pas chez Jérôme Portet un discours un tantinet nouveau ?

JP : «Quand tu as goûté et que c’est bon...Oui c’est vrai mais une victoire comme le gant d’or de Biarritz, quand tu joues avec le double champion du monde, que tu passe à deux doigts de gagner la « summer league » ça te met face à toi même et à bientôt 30 ans je n’ai plus le droit d’attendre. »

-Qu’est-ce que change profondément la vie en sélection ?

JP : « Tout ou presque! Le pelotari il est seul, pour s’entraîner, se préparer, en sélection nous étions quatre, en principe les meilleurs, à vivre en vase clos pendant huit jours, à s’entraîner tous les jours, jusqu’à deux fois et puis a bénéficié d’un staff de quatre personnes, Fifi Echeverry, le sélectionneur, Eric Irastorza, qu’on ne présente plus,  plus spécialement affecté aux arrières, Dany Erdocio, 20 ans pro, à Miami, pour les avants jusqu’à Didou Lopez, l’entraîneur des féminines qui vient donner la main. Ils te font profiter de leur expérience, ils ont un discours que tu écoutes obligatoirement, et puis ils ont leur vision de la pelote… Tu en ressors très enrichi... »

Recueilli par Gérard Bouscarel             

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